Le Conseil Scientifique – Adetem https://adetem.org Le 1er réseau du marketing Wed, 27 Mar 2024 18:30:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.4.4 À quoi sert le marketing ? Par Clémence Pons https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-clemence-pons/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-clemence-pons/#respond Wed, 27 Mar 2024 13:04:42 +0000 https://adetem.org/?p=74067
  • A quoi sert le marketing pour la société ?
  • Dans notre société, le marketing…

    • Permet de COMPRENDRE et REPONDRE aux attentes des consommateurs et même celles dont ils auraient le plus de mal à exprimer. Prenons le cas, où vous essayez d’échanger discrètement avec votre pharmacien et le client juste derrière-vous attend patiemment yeux et oreilles grands ouverts.

    Ces dernières années, en raison de consommateurs plus avertis, les déodorants efficaces 24h, 48h et même jusqu’à 72h posent question.

    Pour répondre aux nouvelles attentes, l’univers des déodorants s’est métamorphosé en s’orientant vers le naturel et propose des produits sans parfum, sans alcool, bio, vegan, minéral, à l’aloe vera … tout en permettant de rester au frais !

    • Essaie d’INFLUENCER les comportements des consommateurs. Pour l’illustrer restons dans le glamour, pour une haleine fraiche certaines personnes vont se tourner vers le chewing-gum ou le bonbon à la menthe, à en oublier les conseils de leur dentiste. Ce dernier, leur recommanderait après chaque repas un brossage doux et vertical de leurs dents durant 3 minutes. Libre aux consommateurs de choisir !
    • Propose de CONCEVOIR des produits, services auxquels les consommateurs n’auraient pas pensé : pratiques les mini-tubes de dentifrices de format compact et de poids léger. Avec l’arrivée des tubes de 33ml, plus d’excuse pour négliger son hygiène dentaire ! Toutefois, face à l’inflation, les Français sont de plus en plus nombreux à porter une attention particulière à leurs dépenses. En effet, d’après l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations de juin 2023, mené en partenariat avec Ipsos, 89% des Français déclarent comparer souvent ou toujours les prix selon le volume (par litre, par kilo…). Dans ce contexte, le tube de dentifrice Family taille XXL a un bel avenir devant lui !

     

    • A quoi sert le marketing pour les entreprises ?

    Quelle que soit sa taille, les principaux objectifs d’une entreprise restent inchangés. Il s’agit de vendre, se faire connaitre, marquer les esprits, créer du trafic et fidéliser.

    Et depuis plusieurs années, les critères sociaux et environnementaux rentrent dans l’équation. Aujourd’hui, les entreprises se doivent d’apporter des preuves concrètes et ne pas rédiger des promesses accompagnées de chiffres car les consommateurs sont de plus en plus avertis sur le sujet et risquent de décoder une tentative de washing.

    Dans notre imaginaire, nous pouvons penser que seules les grandes entreprises font du marketing. Toutefois, à travers les nombreuses études que j’ai pu mener auprès des professionnels (les 0 à 9 salariés), même si ces derniers suivent de manière très serrés leurs lignes budgétaires, ils font du marketing et davantage qu’ils ne le pensent. Je citerai comme exemple le boulanger qui pour les fêtes de fin d’année distribue une plaquette pour faire découvrir à ses clients les nouveaux parfums de ses bûches de Noël, au e-commerçant qui personnifie les envois de ses colis avec son logo, au coiffeur qui organise une soirée pour faire découvrir son nouveau salon.

    Et j’aimerais mettre en lumière les marques 100% françaises qui sont parvenues à transformer le Made in France en argument marketing efficace gage de qualité.

    En 2012, Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie, posait en marinière Amor-Lux, un robot Moulinex dans les mains à la une du Parisien Magazine. Une audace qui a fait beaucoup parler, le Made in France était né !

    Aujourd’hui, les entreprises 100% de fabrication française axent leur communication sur la mention « Made in France » qui permet d’améliorer leur image. Les consommateurs recherchent de ses marques de l’authenticité et de réelles preuves d’engagement dans des valeurs éthiques et civiques. Ces marques d’un savoir-faire français, de qualité affichent des prix supérieurs au marché. Et avec des marges très serrées, le budget alloué au marketing est contraint. Pour cela, ces entreprises n’hésitent pas à utiliser les réseaux sociaux pour se faire connaitre et mutualisent leurs campagnes. Une publication a attiré ma curiosité où ce ne sont pas les marques une à une qui sont mises en avant mais plutôt le Made in France versus le Made in très loin !

    Pour conclure, le marketing pour les entreprises est un outil stratégique : relationnel, expérientiel, valorisation…

     

    Clémence PonsMembre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Responsable études marketing Grand Public – BU Grand Public du Groupe La Poste

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Alain Tripier https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-alain-tripier/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-alain-tripier/#respond Tue, 19 Mar 2024 14:26:56 +0000 https://adetem.org/?p=64912 Les entreprises dans la société, les engagements RSE, un espoir pour le marketing ?

    Malgré, un handicap sociétal lourd, le marketing dispose sans doute d’une opportunité de renouveau à partir des démarches RSE, en contribuant à orienter les modèles de production et de
    consommation vers plus de durabilité.
    Plusieurs questions se déroulent à partir de cet espoir ?

    • Comment le marketing peut-il prendre la main et le leadership dans ce domaine, compte tenu de sa position de pouvoir actuelle très défavorable, notamment dans les groupes imprégnés de la recherche du profit à tout prix ?
    • Notons qu’un démarche RSE commence à la conception des produits, doit intégrer des coûts supplémentaires faisant grimper le niveau de prix, en résistant à l’inflation des gammes
      soutenue par des pseudos innovations, prendre en compte des choix de circuits de distribution raccourcis tant que faire se peut ?
    • Comment échapper aux tentations faciles du greenwashing ?
    • Enfin, et la liste n’est pas exhaustive, la communication peut se mettre également au service de la durabilité, dans sa conception, ses modes de diffusion …

    Le problème central réside dans la capacité du marketing à faire son propre marketing ! Il est patent qu’une démarche RSE construite et sincère relève de tous les postes de décision et de pouvoir de l’entreprise.
    Le marketing devrait théoriquement être capable de de « vendre » en interne pour mettre en place les liens et les collaborations indispensables, dépouillés du fonctionnement en silo, bien commode pour préserver les bastions de pouvoirs sans partage.
    A niveau basique la collaboration avec les services de relations humaines pourrait permettre un travail de fond quand au ressenti des équipes face aux enjeux RSE. Le marketing manie depuis des lustres les techniques de prise d’information et d’analyse qualitatives et quantitatives. En connaissant le terrain en interne, l’entreprise peut mettre en place des stratégies d’information de formation et de motivation des équipes réellement fondées.
    Le lien entre l’intérêt porté à son travail, les questions légitimes qui se posent un peu partout quant à la solidité de l’entreprise, à la pérennité de l’emploi, le besoin d’accorder au mieux ses convictions sociétales et ses motivations professionnelles constitue un socle indispensable pour prendre le chemin semé d’embuches de la RSE.
    La catastrophe du COVID revêt des aspects positifs. Depuis 3 ans les relations dans l’entreprise ont sensiblement évolué. La pénurie de main d’œuvre à tous les niveaux dans certaine fonction à fait prendre conscience d’une nouvelle sorte de pouvoir aux salariés. Les relations employeurs-salariés ne sont sans doute pas fondamentalement modifiées mais les leviers ne sont plus tous dans les mains du top niveau du management. Le coin du télétravail enfoncé mais toujours en rodage est clairement porteur de renouveau. Il semble que c’est le bon moment pour insuffler une nouvelle dynamique.
    On se prend à rêver d’un revival du capitalisme rhénan, singulièrement maltraité depuis quelques décennies, avec par exemple un réel poids des salariés dans les conseils d’administration français….

    Il ne s’agit pas, à notre sens de renverser les tables en prônant une prise de pouvoir improbable du marketing, il s’agit simplement de savoir mettre des ressources existantes et un savoir-faire au service des CODIR et autres instances de pouvoir afin de comprendre comment évoluer vers davantage de respect des écosystèmes, vers davantage de durabilité.
    La motivation de toutes les équipes fédérées dans ses aspirations pourrait constituer un socle réellement novateur. L’élan possible vers un monde moins destructeur peut-Il casser la recherche aveugle du profit à tout prix, écrasant tout ou presque, avec l’aide de la redoutable IA.

    C’est bien la question centrale, elle repose autant sur des techniques que sur la volonté des humains au moins de ralentir leur course à la destruction et à la mort…. Il n’est peut-être pas trop tard mais ça urge !!!!

     

    De sombres nuages au ciel du marketing dans les entreprises… des bouleversements à attendre

    L’Intelligence Artificielle révolutionnera sans nul doute en profondeur les métiers du marketing, les premières escarmouches ont déjà eu lieu à date.
    Les applications actuelles relèvent encore aujourd’hui sans doute davantage de la formidable puissance de compilation plus que d’une intelligence autonome a proprement parler.
    Quelle tentation pour les petits télégraphistes du numérique impersonnel et faussement one to one de mettre en code les interactions entre les entreprises et leurs écosystèmes !

    Certes l’IA peut aider à personnaliser les expériences des clients, à améliorer les campagnes de marketing sous les différents angles des célèbres 4P.
    L’utilisation de l’IA, dans les métiers du marketing, comme dans tous les domaines touchant à l’humain soulève des préoccupations liées à la vie privée, à l’éthique, à la transparence et à la
    sécurité des données.
    La question centrale réside dans l’appui sur des algorithmes sophistiqués au sein d’équipes marketing maîtrisant les stratégies et les mises en œuvre ou bien le remplacement pur et simple des équipes traditionnelles.
    Les actions de communication seront inévitablement générées en temps réel pour leur contenu comme elles le sont actuellement pour la diffusion. On peut espérer que la stupidité qui domine actuellement dans ce dernier domaine, me proposant pendant plusieurs jours de commander un article identique à celui que je viens d’acheter sera prochainement balayée…

    Les outils de marketing automatisés peuvent-ils intégrer efficacement une mesure fiable du retour sur investissement ? C’est sans doute la question principale que se posent les gestionnaires et les financiers détenteurs quasi exclusifs du pouvoir dans les organisations ? C’est la question centrale !
    La relation client réellement personnalisée restera sans doute longtemps un leurre ou un rêve, n’oublions jamais que les algorithmes fonctionnent à la base comme nous l’avons toujours fait dans les études, à partir d’outils de segmentation et d’analyse de données bien connus. La différence réside dans le fait que les analyses de plus en plus puissantes s’automatiseront continuellement sans laisser beaucoup d’initiatives au « régleur » au pupitre ! En rappelant une fois de plus qu’il s’agira sans doute longtemps d’approches statistiques de masse, pseudo one to one.

    Ainsi les professionnels du marketing réduits à des activités de reporting automatisé seront en amont en charge desurveiller et de régler les algorithmes, peut-être en jetant un œil distrait à l’éthique ?
    Comme souvent, il reste aux consommateurs le choix de voter avec leurs pieds. Les aspects éthiques pouvant, dans les strates de population ayant les moyens d’y être sensible, élever les dernières barrières au grand n’importe quoi ?

    Après des décennies de lente décente aux enfers, de perte d’influence dans les CODIR, il est difficile d’entrevoir un avenir radieux pour le marketing. Cette activité est génératrice de coûts, non directement productifs, mal perçus par des décideurs obsédés par le tableau de bord financier et la dernière ligne du bilan.
    Sans nul doute la réelle puissance et l’image attrape tout de l’IA auront raison des démarches construites par des équipes pluridisciplinaires.
    L’indicateur le plus impitoyable semble être l’image catastrophique du marketing parmi les jeunes étudiants qui n’ont plus beaucoup d’appétence pour ces métiers !

     

    Alain Tripier : Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – CEO de SEREHO

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Frank Rosenthal https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-frank-rosenthal/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-frank-rosenthal/#respond Wed, 13 Mar 2024 13:29:21 +0000 https://adetem.org/?p=64891 A quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans la société, dans le contexte actuel ?

    Depuis quelques années, le marketing est décrié. Quand on parle du marketing, on en parle souvent comme d’une fonction sans importance dans l’entreprise ou comme d’une fonction qui sert à manipuler ou tromper les consommateurs. L’expression qui revient le plus souvent est « c’est du marketing », une expression largement diffusée qui atteint 193 millions de résultats sur Google !

    Pourtant, retour aux origines, le marketing, c’est le représentant du consommateur et des clients dans une entreprise.
    Qui d’autre que le marketing peut les représenter dans l’entreprise ? Certainement pas la finance, les RH, le juridique, le développement, le commercial… !

    Le marketing est indispensable, s’il est bien utilisé, car il aide à valoriser les fonctions et bénéfices des produits et des services d’une entreprise. Il aide donc à diffuser et promouvoir l’innovation et le progrès, à condition que cela existe. Le marketing ne peut pas et ne doit pas transformer la réalité. Un produit ou un service qui n’a pas d’avantage ne peut pas être transformé par le marketing.

    Le marketing a donc un rôle de REVELATEUR et d’AMPLIFICATEUR. Il doit servir de caisse de résonnance dans la société actuelle mais il ne peut amplifier que des produits ou services à valeur ajoutée.

    L’offre de produits et services, tout ce qui fait le commerce, est devenue pléthorique (jamais autant de m2 et de sites marchands en France, sans compter l’accès à l’international car le e-commerce n’a pas de frontière).

    Le marketing permet donc aujourd’hui de faire émerger une valeur ajoutée qu’elle soit un bénéfice produit ou service ou un argument sociétal.
    En 2023, le marketing diffère de ses origines, car il doit s’appuyer sur une ou plusieurs réalités et pas ou plus sur des artifices et c’est cela qui est nouveau, passionnant et stimulant.
    On ne peut tromper qu’une fois un client et le risque est majeur parce que ce dernier peut faire savoir sa déception partout en un temps record. La réputation se défait très facilement.
    Mais que serait la société sans les entreprises ? Les entreprises sans les marques ?
    Les marques sans le marketing ? Le marketing sans ses clients ? Le marketing sans tous ses outils et ses moyens ?

     

    A quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans l’entreprise, dans le contexte actuel ?

    Le marketing, de plus en plus décrié ces dernières années, n’a qu’une seule chose à prouver à l’entreprise, à ses actionnaires, à ses salariés, aux différents publics et aux consommateurs et clients : prouver qu’il apporte de la valeur.

    On doit s’orienter vers un marketing de la valeur comme le définit Michael Porter : « La valeur est ce que les clients sont prêts à payer, et une valeur supérieure s’obtient, soit en pratiquant des prix inférieurs à ceux des concurrents pour des avantages équivalents, soit en fournissant des avantages uniques qui font plus que compenser des prix plus élevés. » (Michael Porter/Marketing Management)

    Dans le cadre du marketing de la valeur, pour une entreprise, le marketing sert à définir une proposition de valeur (ou value proposition, comme disent les Américains) :
    « C’est une formule concise, claire et simple qui énonce les principales raisons d’accorder sa préférence à une marque. Elle inclut ce que requiert le marché cible du produit, ses bénéfices offerts et son prix. Elle fournit la justification concrète ou imaginaire qui doit faire préférer la marque à une autre. »
    (Glossaire de la Marque, Interbrand)

    Combien d’entreprises restent aujourd’hui sans positionnement, sans proposition de valeur ? Un très grand nombre qui n’utilise pas les moyens que le marketing lui permettrait : avoir une stratégie, un cap, une capacité à fédérer, à aller dans la même direction. Cela paraît peu, mais c’est énorme, et c’est ce que nous marketers et plus précisément nous membres du conseil scientifique de l’Adetem devons valoriser.

     

    Face à une offre plus que jamais pléthorique (record de magasins et de sites marchands sans frontière, le « cross-border au-delà des frontières de chaque pays représente déjà 20% du business mondial du e-commerce.

    Dans ce cadre, le marketing a un rôle à jouer : redéfinir ce qui va faire préférer l’entreprise, la marque, ses produits et faire émerger les meilleures propositions.

    Le marketing sert donc à mieux communiquer ses atouts, par une compréhension parfaite des consommateurs, faire émerger des offres, recruter et fidéliser, renforcer l’attractivité, la notoriété, le contenu d’image et la réputation.

    Le paradoxe est qu’en 2023, le marketing au moment où il est si décrié, s’est enrichi de nombreuses missions. Un marketing bien exécuté en 2023 est plus difficile qu’en 1998 pour remonter 25 ans en arrière, mais sans doute aussi beaucoup plus puissant.

    Enfin, face aux comportements de plus insaisissables, parfois incohérents et versatiles des consommateurs, le marketing se doit être pour l’entreprise UNE BOUSSOLE. A savoir, un outil pour surveiller les tendances du marché, un avantage concurrentiel ne dure plus bien longtemps aujourd’hui et les comportements du consommateur et surtout ses changements de comportement. Là aussi cela paraît peu, mais voir clair dans une zone de turbulences est un énorme avantage face à ses concurrents.

     

    Quelles sont les valeurs que doit porter le marketing ?

    Si le marketing veut avoir un rôle essentiel dans l’entreprise, il doit, tel un caméléon, adopter les valeurs de ladite entreprise.

    Première conséquence de cela : ne demandons pas ou plus au marketing d’avoir des valeurs, quand l’entreprise n’en a pas ou ne les proclame pas.

    Par exemple, chez L’Oréal, le marketing doit ou devrait adopter les valeurs de l’entreprise :  » Chez L’Oréal, chacune de nos décisions et de nos actions s’appuie sur nos six valeurs fondatrices. La passion, l’Innovation, le goût d’entreprendre, l’ouverture d’esprit, la quête de l’excellence et la responsabilité sont nos maîtres- mots. Ces valeurs sont partagées par nos collaborateurs à travers le monde, et constituent notre raison d’être. Notre priorité est de rester ouverts aux nouvelles tendances et idées qui peuvent surgir n’importe où dans le monde et à tout moment. C’est la voie que nous avons choisie pour être toujours en avance sur notre temps. »

    Autre exemple, celui de TotalEnergies (extrait des valeurs)
    « La sécurité, l’affaire de chacun et de tous »

    La sécurité, chez TotalEnergies, est élevée au rang de véritable valeur. En effet, elle est le fondement du pacte de responsabilité de notre Compagnie en tant qu’entreprise industrielle, mais aussi une condition sine qua non de notre pérennité : une entreprise qui n’est pas sûre et fiable ne peut en effet pas être durable.

    Le respect de l’autre, pour mettre l’humain au cœur de notre projet
    Nous concevons cette valeur comme un impératif qui permet de placer l’humain au centre de notre projet collectif.

    L’esprit pionnier, pour conquérir de nouveaux territoires et de nouvelles énergies
    L’esprit pionnier est la marque de fabrique de TotalEnergies depuis les débuts de son histoire. En effet, alors que le territoire français manquait de ressources pétrolières, la Compagnie a su se hisser, au fil des années, au rang de major de l’énergie. 

    La force de la solidarité, ou l’esprit de famille « made in TotalEnergies »

    Le goût de la performance, complémentaire de notre haut niveau d’expertise

    Dans tous les secteurs de l’entreprise, TotalEnergies maintient un haut niveau d’exigence. En effet, au vu de la taille et du coût de nos projets, ou encore de la maîtrise de nos risques industriels, notre professionnalisme doit être sans faille.

    Nous développons donc une vraie culture de la performance qui, en association avec notre expertise, nous a permis de devenir un leader mondial du marché de l’énergie.

    Le marketing ne pourra être performant dans une entreprise que s’il agit en fonction de ses propres valeurs, afin de les renforcer, d’apporter des preuves et d’être en parfaite cohérence avec la stratégie.

     

    Comment s’incarne (qui incarne) aujourd’hui le marketing ?

    Le marketing s’incarne et se diffuse dans toute l’entreprise, auprès des collaborateurs, il sert à renforcer la stratégie, à fédérer et surtout à la rendre concrète dans ses applications.
    Le marketing ne doit plus être isolé et le rôle du directeur marketing n’est plus de faire fonctionner un service mais de jouer un rôle de chef d’orchestre pour que la partition soit respectée et soit jouée par tous les acteurs en bénéficiant de tous les talents de l’entreprise pour renforcer son unicité.

    Le marketing d’aujourd’hui doit s’incarner de plus en plus par la marque. Ne serait-ce parce qu’elle est unique. C’est donc un moyen nécessaire mais pas suffisant de se différencier.

    Le marketing doit penser la marque, la construire, la faire rayonner, là aussi ça paraît peu mais c’est énorme.

    Après et le marketing doit en tenir compte, chaque secteur a ses particularités. Par exemple dans l’histoire de la distribution en France, longtemps la distribution s’est organisée sur un trinôme : prix, choix et services. Le marketing servait à se positionner sur ces 3 items en recrutant et fidélisant.
    Puis, il y a une dizaine d’idées est venue s’ajouter l’expérience client. Aujourd’hui, l’expérience client touche tous les secteurs et comme le dit l’américain Brian Solis : « l’expérience client est le nouveau marketing et les expériences deviennent la marque. »

    C’est vrai dans le commerce pour les meilleures enseignes, c’est vrai aussi pour les marques de luxe mais aussi dans les transports (les efforts d’Air France sont significatifs), C’est vrai aussi dans la banque sous l’impulsion des banques en ligne ou dans l’assurance avec des entreprises comme MAAF sur la relation client ou Maif sur l’impact sociétal qui sont su faire la différence.

    Le marketing doit s’incarner par une grande question : Comment faire la différence dans un monde sans cesse plus complexe ?

     

    Frank Rosenthal: Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Conseil en Marketing du Commerce FRANK ROSENTHAL CONSEIL

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Philippe Rondeau https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-philippe-rondeau/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-philippe-rondeau/#respond Mon, 11 Mar 2024 11:02:25 +0000 https://adetem.org/?p=64886 Avant de répondre à cette question, il faudrait savoir à quoi il a servi par le passé. Prenons quelques chiffres pour éclairer cela :

    • Selon Eurostat, près de 14 millions de Français vivent aujourd’hui avec au moins l’une des trois difficultés suivantes : un revenu inférieur au seuil de pauvreté (1 102 euros pour une personne seule), dans un foyer très éloigné de l’emploi ou dans une grande précarité matérielle. Un chiffre qui n’a eu de cesse de se dégrader, passant de 17,8% à 21% en cinq ans. Cette précarité touche plus particulièrement les femmes et les jeunes. A défaut de savoir à quoi le marketing a servi, ces éléments nous permettent d’affirmer qu’il n’a pas servi à une amélioration globale des conditions de vie et de la réduction des inégalités !
    • Selon l’INSEE, la consommation totale de biens des ménages est en 2023 au niveau qu’elle avait en 2009 (autour de 45 milliards d’euros). Le marketing n’a donc pas non plus permis de créer de valeur additionnelle !
    • Selon le magazine Challenges, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes françaises est passé de 200 milliards d’euros en 2010 à 1170 milliards aujourd’hui. Visiblement de la valeur a été créée pour certains ! D’ailleurs dans son dernier rapport, Oxfam montre que les dépenses des entreprises pour leurs salariés avaient augmenté de 22% entre 2011 et 2021, pendant que les versements aux actionnaires progressaient de 57%. No comment !
    • Enfin, depuis 2015 (date des Accords de Paris) l’empreinte carbone des Français n’a pas diminué (autour de 9teqCo2, loin des 2 tonnes qu’il faudrait atteindre pour respecter les Accords de Paris). Le marketing n’a donc pas non plus servi à résoudre l’enjeu climatique !

    La question que révèlent ces quelques éléments est celle de l’utilité du marketing. A la lecture de ces chiffres, on peut s’accorder sur le fait que le marketing n’a pas vraiment contribué au bien commun et aux progrès sociaux. Mais si aujourd’hui ça devenait son ambition ?

    « Le marketing, contributeur au bien commun ? »

    Depuis des années, le marketing a réussi à rendre désirable des produits inutiles voire ridicules : une lessive qui lave « plus blanc que blanc », des véhicules 4×4 pour circuler sur des autoroutes parfaitement bitumées, de l’eau des Alpes en bouteille plastique qui promet la jeunesse éternelle à 0.5 euro le litre alors que l’eau du robinet coûte environ 0.004 euro le litre (soit 125 fois moins cher pour le même effet !) et même des univers virtuels ! Avec ce talent pour vendre l’improbable, il devrait être assez facile de rendre désirable un monde où l’on se suffirait de ce qui comblent nos besoins, où le partage de la valeur serait plus équitable et où on renoncerait à produire ce qui dépasse les capacités biophysiques de la planète. Bref, rien que des principes évidents et réalistes, des principes tellement évidents que l’on pourrait même se poser la question de la nécessité d’utiliser du marketing pour les rendre désirables !

    Et pourtant, c’est absolument nécessaire tant nous avons perdu tout sens des réalités !

    « Une nouvelle boussole pour le marketing »
    Nous avons donc besoin du marketing pour accompagner les acteurs économiques et les consommateurs vers un modèle raisonnable et durable, un modèle qui s’inscrive dans le « donut » de Kate Raworth et qui nous permette collectivement d’atteindre un plancher social nécessaire pour assurer le bien-être de chacun, sans dépasser le plafond environnemental qui s’impose à nous.

    Pour y arriver, le marketing doit modifier ses réflexes et ses boussoles.

    Ainsi, la segmentation, qui a été un moyen de mieux répondre aux besoins fondamentaux de nos sociétés, en s’adaptant aux particularités socio-économiques de chacun, est devenu un
    outil de création de désirs individuels pour générer sans cesse un appétit consommatoire décorrélé de tout besoin.

    Le marketing, porte-parole du consommateur au sein de l’entreprise a oublié cette fonction pour devenir le pilote de la croissance et le créateur de valeur pour l’entreprise. Pour y parvenir il a dû activer sa force créatrice pour produire toujours plus de nouvelles idées, nouvelles offres, nouveaux messages et déployer sa puissance de communication à travers des imaginaires revisités et enrichis, pour parler de moins en moins des bénéfices fonctionnels des produits, mais de plus en plus d’émotions à travers un style de vie artificiel prôné désormais par les marques.

    Ainsi, par ses messages, son vocabulaire, ses slogans, ses offres… le marketing a fortement contribué à l’émergence d’une « tyrannie du bonheur », cette « happycratie » dénoncée dans un livre il y a quelques années. Il y a contribué en insinuant que le bonheur était la consommation.

    « Être le pharmacien qui aide l’entreprise à se maintenir en bonne santé »
    La boussole du marketing ne doit désormais plus être cette croissance permanente de la consommation. Il ne doit pas chercher à créer de la valeur mais à la pérenniser. De la même manière que pour se maintenir en bonne santé, un être humain doit trouver un équilibre, savoir parfois se mettre au régime, le marketing doit être le pharmacien de l’entreprise. Il doit mettre en œuvre le bon traitement, le bon dosage pour que l’entreprise se maintienne en bonne santé. Et la santé ce n’est pas la croissance infinie.

    Le marketing doit incarner deux nouvelles valeurs, le renoncement et la transformation. Chaque projet, chaque message doit être évalué sous deux angles : celui de la disponibilité des ressources pour le mettre en œuvre et celui de l’utilité sociale. Si le projet ne s’inscrit pas dans les deux axes alors il faut y renoncer. Si les offres actuelles ne s’y inscrivent pas, alors il faut les transformer ou les abandonner !

    Mais le marketing doit rester celui qui sait opérer un travail de précision, de sélection, de distinction. Le « traitement » ne doit pas être le même selon les entreprises, selon l’activité, selon la clientèle. Certaines activités ont encore besoin de croissance. Certaines offres méritent de se développer car elles contribuent au bien commun, à la préservation de la planète, au progrès social. Certaines populations ont encore des besoins mal couverts auxquels il faut répondre.

    Pour incarner cette nouvelle approche, le marketing doit aussi se doter de nouveaux indicateurs et devrait collaborer avec la RSE pour réfléchir à la mesure des limites comme baromètre de son activité. Car, en tant que « pharmacien » il doit être attentif à ce que la fièvre ne monte pas !

    « Un serment du marketing responsable »
    Enfin, ce nouveau marketing pourrait s’incarner à travers une déclaration d’intention qui commencerait ainsi, inspirée du serment des apothicaires :
    Je m’engage à exercer ma profession avec conscience, dans le respect du vivant et de la personne humaine, de me consacrer à maintenir les objectifs de mon entreprise dans les limites planétaires, de contribuer à l’information du public sur ces limites et d’aider à faire évoluer les comportements de chacun à travers l’exercice de mon métier, notamment en faisant la promotion des actions, des offres et des messages qui contribuent à pérenniser un monde soutenable pour tous.

    La suite reste à écrire…

     

    Philippe Rondeau : Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Directeur Développement Durable de Sodebo

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Danielle Rapoport https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-danielle-rapoport/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-danielle-rapoport/#respond Wed, 06 Mar 2024 10:21:15 +0000 https://adetem.org/?p=64880 À quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans la société, dans le contexte actuel ?

    Il serait intéressant de répondre à cette question par une autre question, celle de jauger son intérêt en regard du passé, quand les crises semblaient moins relayées par la responsabilité politique, économique, écologique – voir par ex. l’affaire du sang contaminé – Le marketing se confinait au sein de l’entreprise et le social jouait encore son rôle agrégateur des populations. Cette ébauche de réponse est certes insuffisante, et je reprendrai sous forme de pirouette une citation de Milan Kundera « Ce sont précisément les questions auxquelles on n’a pas de réponse qui marquent les limites des possibilités humaines et qui tracent les frontières de notre existence ».
    Mon propos s’élargit donc dans ce sens : manquons-nous de questions sans réponse, de fait manquons-nous de « pourquoi » par excès de « comment »,  et le « pourquoi » n’est-il pas symbole du désir d’apprendre, de comprendre, d’aller de l’avant, alors que le « comment » est la recette d’une satisfaction rassurante et repue. Sommes-nous devenus des individus si tentés par des réponses immédiates aux besoins que le désir s’y consume, comme le suggérait Bernard Stiegler, dans sa théorie de captation libidinale par la machine consumériste.

    La France est en colère dit-on, et cette colère dénoncée est revendiquée comme expression légitime d’une frustration, d’un ressentiment vis-à-vis d’injustices, d’inégalités et d’absence de reconnaissance perçues. C’est aussi une manière de taper du pied pour se faire entendre comme personne singulière qui veut s’exprimer en tant que tel. À chacun son opinion, à chacun
    ses émotions qui prévalent sur la raison.

    Fi du commun, hormis les adhésions à des communautés de mêmes intérêts, de classe et de culture sous la bannière de l’émotionnel et de l’opposition. Fi du rapport à la verticalité, à l’autorité même bien pensée. Mais l’horizontalité ne manque-t-elle pas d’horizon ?
    Fi d’une capacité projective de construire ensemble et dans la différence des futurs utopiques, histoire de passer par-delà ceux qui nous présentent sur un plateau l’impasse catastrophiste…
    Si certains construisent leur futur en quittant « doucement » le monde dont ils ne veulent plus (directeurs marketing devenus menuisiers ou vitraillers, pourquoi pas ?), ce pas de côté encore minoritaire et à observer pour la suite, ne concerne que soi dans le privé de sa raison d’être. Mais il reflète la nécessité de se confronter « au réel » sans s’y fracasser, en douceur toujours.

    Alors, quel pourrait être « le rôle du marketing », si tant est qu’il puisse y en avoir un dans cette configuration multiforme et non exhaustive ? Tisser des liens ? Réparer la confiance ? Raisonner l’émotionnel ? Changer de posture managériale et de management pour redonner au travail ses lettres de noblesse ? Construire ce nouveau récit social réclamé par ceux qui veulent y croire ?
    Un téléportage de méthodologies serait appréciable si elles s’appliquent dans le bon sens et auprès de bons interlocuteurs. Les nudges ont déjà fait leurs preuves. De la construction d’une sémantisation adéquate, de la dénonciation de la dramatisation émotionnelle, de l’évitement de concepts-zombies et du social-washing plus vert que vert, à la reconnaissance pour visibiliser des populations en mal d’existence… les applications ne manquent pas.

    Mais faisons encore une fois appel à Kundera qui force, par la limitation de ces réponses, à trouver celle limitée de notre place et de celle du marketing. Mais éviter pour celles-ci de tomber dans le piège des concepts creux est en soi le signe que cette question 1 valait la peine d’être posée…

     

    À quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle l’entreprise, dans le contexte actuel ?

    A cette question répond une évidence, celle de se demander quelle est aujourd’hui, en plus de ses missions, l’étendue de la raison d’être du marketing et ses limites dans l’entreprise.
    En amont je mettrai sous la bannière de l’entreprise la ou les marques qui la représentent et le management dévolu à l’humain, salarié ou/et collaborateur. À ce titre, le rôle du marketing devra évoluer et prendre en compte les postures et exigences des consommateurs/usagers, ces influenceurs de l’image, de la réputation et de la survie d’une l’entreprise. Leurs exigences et revendications ressemblent à celles de leurs liens (ou non liens) citoyens auprès de leurs instances et institutions.

    La notion de confiance
    De même que la confiance, denrée rare, privilégie « notre » boulanger, «notre » « maire » voire « notre » banquier, ce sont « nos » marques qui en bénéficient. Celles qui ont été choisies, qui ont duré et avec qui les liens se sont tissés, alimentés de preuves de « bonne tenue » qualitative et morale de l’entreprise.
    Cette confiance fait repère, et ce repère s’illustre chez des marques qui, voulant évoluer et innover, changent le goût et leur singularité intrinsèque. Pour ex. La vache qui rit devenue crémeuse et revenue à sa recette originale, les nouveaux goûts de Coca Cola, revenu lui aussi à ses classiques. Perdre cette confiance pour une marque/entreprise, c’est perdre l’attachement et le lien à ses clients. Rémanence mémorielle et émotionnelle vont de pair, y compris dans la structuration des territoires cérébraux. Ce qui n’exclut pas l’attractivité des innovations sous condition qu’elles apportent une véritable valeur et des bénéfices perceptibles, dans l’immédiat et dans l’usage.

    Le besoin de cohérence au sein de l’entreprise et auprès des consommateurs
    Dans ce monde en perte et en manque de repères, les individus en attente de rassurance et de besoin « d’y croire », structurent leur univers consommatoire autour des piliers du lien qui s’appliquent aussi au social et au sociétal, dont la cohérence entre les discours et les actes.
    Celle-ci n’est pas toujours au rendez-vous : une des « valeurs-refuge » utilisée par les entreprises est la RSE. Le problème est qu’elle n’inclut pas, comme le suggère J.Wattin-Augouard, la RSH (Responsabilité Sociale de l’Humain), et renforce cette alliance délétère entre green et social washing. Les consommateurs, enclins à projeter leur besoin de reconnaissance – et aptes à trouver des boucs émissaires -, dénoncent la préférence des entreprises à privilégier leurs propres intérêts, notamment financiers.
    Ce décalage entre ce qui se dit et ce qui se fait s’illustre par le changement de nomination des entreprises et d’institutions peu probes, comme si ce gommage nominatif pouvait avoir un effet positif sur leurs récepteurs. La cohérence donne également aux produits et services leur accessibilité, à la fois par un prix juste et la compréhension des discours énoncés.

    Elle devrait faire office d’exemplarité, à partager à tous niveaux et particulièrement aux postes managériaux, sous condition d’être crédible pour les consommateurs et les salariés.

    La question de la désirabilité
    Elle inclut à la fois l’émotionnel de l’imaginaire et la rationalité de l’utilité. Elle questionne le souci du besoin, en première ligne aujourd’hui pour certaines populations, et celle de la singularité de marques inscrites dans la vie des gens, dans leur évidence, comme compagnes de leur vie quotidienne.
    Mais cette désirabilité ne signifie pas surplus d’émotionnel, carte trop facilement jouée par des effets de discours auxquels on ne peut pas croire. Voir par exemple la pseudo spiritualité de la dernière campagne d’Optical Center !

    Le marketing pourrait donc s’inscrire dans une mission de catalyseur, d’agrégateur sociétal, humain et entrepreneurial, une aide à la création de vraies valeurs dans lesquelles puissent se reconnaître consommateurs, salariés, citoyens. Catalyseur et passeur, initiateur et renifleur d’évolutions au sein et hors de l’entreprise, « chef d’orchestre » qui permet à chacun de se faire entendre, et pourquoi pas bâtisseur de confiance, aux conditions énoncées dans ce qui précède.

     

    Quelles sont les valeurs que doit porter le marketing ?

    Je crois en avoir lister, en filigrane, un certain nombre dans les questions précédentes.
    Nous pourrions insister sur certains points :

    • Les limites du marketing

    Le marketing n’est pas une instance décisionnaire : il n’est pas tout, ne sait pas tout, ne décide pas de tout. Il devrait être attentif aux débordements et aux effets délétères des fausses promesses perçues comme des manipulations par les consommateurs. De même que « vouloir comprendre » ce qui se passe dans leur tête est impossible et illusoire, malgré la pléthore de méthodologies qui négligent la complexité infinie de l’humain.
    Éviter de fait l’intrusion dans la vie privée des gens sous prétexte de vouloir et pouvoir être en phase avec leurs besoins et désirs. Être à sa juste place, proposer aux individus de bons produits et services, respecter leur intelligence, et reconnaître l’impact de leurs capacités de décodage qui démantèlent la réputation et la notoriété de la marque. En soi, un véritable travail d’humanisation du consumérisme !

    • Attention au « good washing »

    Ce n’est pas parce que les consommateurs ont changé, en recherche de « sens » (mot-zombie) – et de reconnaissance, qu’il faut les saupoudrer de bons sentiments. Voir pour exemple Coca Cola  et son action « For good » lancée après le confinement pour aider les quartiers prioritaires de la ville :
    « Notre aide se matérialisera en biens d’équipement, formations ou accompagnements personnalisés, atteignant une dotation de 600 000 euros pour l’ensemble du projet. Le “for good” est la ligne directrice de toutes nos actions », confie Laurent Turpault, directeur de la communication et de la RSE chez Coca-Cola France.

    Cette campagne visant à renforcer la raison d’être de la marque, ne tient pas compte de l’effet parfois désastreux d’une (sur)consommation du breuvage en tant que tel. Le prétexte de s’appuyer sur les effets sociaux positivés par la marque ne devrait pas l’empêcher de se pencher sur son produit. Tâche apparemment d’autant plus difficile que les consommateurs
    « en veulent » au risque de négliger leur propre santé. Paradoxes des consommateurs, le plaisir et l’appartenance au groupe priment, paradoxes des dirigeants de la marque, qui savent tout en se défaussant, à leur manière.
    D’autres exemples ne manquent pas, ces croisades de « laver plus blanc que blanc » sans en apercevoir les périls à terme sur leur image et réputation.

    • Transparence, partage, émulation

    A la question 2 je suggérais, dans les multi-rôles et fonctions du marketing dans l’entreprise, de désiloter les départements et les esprits. Et ce pour catalyser les actions, les compétences de chacun et les évolutions nécessaires pour transmettre leur singularité et leur ancrage dans l’esprit et le quotidien des consommateurs.
    Cela ne peut se faire que dans la confiance réciproque et la reconnaissance de l’utilité de chaque dépositaire de la marque, à quel que niveau que ce soit. Une sorte de démocratisation de l’émulation interne, visibilisée dans les actes et les discours d’une entreprise qui prônerait les valeurs de l’humain.

    D’autres valeurs pourraient être citées, mais je prends le parti de ne pas m’inscrire dans cette quête de valeur et de sens partagée apparemment par chacun, mais que l‘entreprise ne peut s’octroyer impunément sous peine de renforcer la défiance dont elle serait être l’objet.

    • Comment s’incarne le marketing aujourd’hui

    (Je parlerais plutôt de ce qu’il pourrait être !)

    Le statut de passeur et d’agrégateur, développé plus haut, suppose que le marketing se mutualise au sein de l’entreprise. Comme un ensemble d’électrons libres ouvert et clos en même temps, qui donne du souffle et de l’inspiration. Un statut d’éclaireur qui fait penser et agir à tous niveaux de l‘entreprise y compris le management. En même temps, une structure à part entière qui se ménage des espaces-temps de réflexion, de connaissance approfondie et critique des évolutions sociétales, au-delà des « tendances ».
    Et aussi un marqueur de dérives (incohérences, fausses promesses et innovations, dramatisation ou angélisme etc.), un lanceur d’alertes sur les sujets les plus chauds (dont le climat et l’environnement, mais aussi les effets « inégalitaires » des crises…).

    L’incarnation se ferait pas les liens et le réseau, entre l’interne et le monde extérieur. Mais que ce soit les dirigeants ou les salariés, chacun s’imprégnerait de cette « matière/esprit marketing ».

     

    Danielle Rapoport : Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Psychosociologue. Auteure, conférencière, consultante.

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Philippe Le Magueresse https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-philippe-le-magueresse/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-philippe-le-magueresse/#respond Mon, 04 Mar 2024 15:29:37 +0000 https://adetem.org/?p=64731 Question 1 –
    Notre nouvel environnement VUCA appelle à une transformation profonde, nécessite de passer d’une vision mécanique du monde à une vision organique. Un environnement dans lequel les relations entre les parties prenantes d’un écosystème deviennent plus importantes que ses composantes. Les fonctions historiques du marketing sont touchées de plein fouet.

    1/ Historiquement, optimiser la rencontre entre l’offre et la demande,

    Désormais, optimiser les interactions de la marque avec toutes ses parties prenantes

    Dans un environnement complexe, le marketing doit dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes de la marque, internes et externes, pour concevoir, produire, distribuer, recycler les offres et les services proposées.
    Tous les points de contact avec le consommateur (vendeur, SAV, RS, etc.), tous les collaborateurs, les partenaires, les actionnaires, tous les consommateurs peuvent permettre au service marketing d’ajuster au mieux :

    • L’offre pour une proposition de valeur toujours parfaitement en phase,
    • La relation pour fluidifier les relations,
    • La communication pour impacter.

    Ce dialogue permet de tenir compte, entre autres :

    • Des externalités négatives liées à toute activité économique sur l’environnement,
    • Des effets pervers de la consommation (addiction, gaspillage, etc.),
    • Des conditions de travail des producteurs (collaborateurs, fournisseurs, etc.),

    2/ Historiquement, assurer les débouchées d’une production tayloriste.

    Désormais, permettre le pivot des organisations pour une adaptation permanente à l’environnement

    Un tel environnement défie en profondeur la raison d’être des entreprises, leur organisation pyramidale, leurs croyances.
    Ce dialogue augmenté, entretenu par le marketing, doit entretenir doit nourrir la stratégie des organisations et leur permettre de survivre (…donc beaucoup d’impacts sociétaux) en faisant pivoter leur modèle d’affaire. La transformation, c’est repenser chaque processus métier autour des parties prenantes, notamment des clients, grâce à la donnée, sous toutes ses formes.
    Et ce n’est pas le faire une fois pour toutes. C’est une démarche itérative, permanente à installer.

    3/ Historiquement, générer de l’argent.

    Désormais, créer de la valeur

    L’enjeu numéro 1 du marketing a toujours été de produire de la valeur pour l’entreprise. Mais cette valeur, dans un cadre où l’entreprise était devenue hors sol, se résumait à l’argent pour les actionnaires. La valeur créée par le marketing doit être désormais battue dans différentes monnaies. L’argent reste une monnaie nécessaire pour toute organisation. Mais être capable de produire de la confiance avec ses parties prenantes, du sens pour chacune d’elles (sens à consommer, à produire, à interagir avec etc.), des expériences pour ses consommateurs ou ses collaborateurs, de la connaissance pour nourrir l’anti-fragilité dans cet environnement volatile, incertain, complexe et ambigu. Et toutes ces monnaies se convertissent entre elles !

    C’est ainsi que chaque partie prenante de la marque a intérêt à ce que l’écosystème de la marque prospère car elle reçoit la valeur qu’elle en attend (argent, confiance, reconnaissance, etc.).

    Ce n’est pas tant une posture éthique (et tant mieux si ça l’est, cela nourrit le storytelling !) qu’une
    considération d’efficience.

     

    Question 2 –

    À mon sens, le marketing dans une société a trois grandes missions à accomplir :

    1/ Inscrire toute l’entreprise dans le temps long

    Dans un environnement VUCA, pour ne pas subir les secousses du quotidien et s’épuiser dans des actions de court terme de « gesticulations », il faut s’inscrire dans le temps long pour « satisfaire durablement le client » (définition même du marketing selon JP Aimetti) en nourrissant le contre VUCA (Vision, Understanding, Clarity, Agility).

    Le lien vaut plus que le bien : le lien que la marque construit dans la durée avec un client (ou une autre partie prenante) vaut plus que le bien qu’elle vend un jour.

    Pour cela, les missions suivantes, toutes stratégiques, me semblent clé :

    • Construire une plate-forme de marque robuste, avec de fortes convictions mais sans certitudes !
    • Définir et revisiter régulièrement les sources de différenciation de la marque (proposition de valeur, relation avec le client, communication, les 3 piliers du marketing)
    • Déterminer les KPI qui permettent de mesurer la valeur produite (donc pas que l’argent généré à court terme !) et d’orienter les actions du quotidien (l’opération X du mois prochain me permet-elle de travailler mes KPI, oui, go, non, no go !).

    Assurer la cohérence organique de la marque dans le temps, grâce à une utilisation des ressources de son écosystème. Viser l’efficience de la marque dans la durée, pas son efficacité à l’instant T.

    2/ Ouvrir l’entreprise et renforcer la proximité avec toutes les parties prenantes

    Comme expliqué dans la première question, un des rôles du marketing dans la société est d’optimiser les relations de la marque, pour créer de la valeur, avec toutes ses parties prenantes. Pour ce faire, dans une société, la fonction marketing doit être capable d’ouvrir l’entreprise vers l’extérieur et de désiloter l’interne. La fonction marketing dans une entreprise, c’est l’interface de la marque avec ses parties prenantes.

    Ouvrir l’entreprise avec efficience, c’est ouvrir vers les données pertinentes et les exploiter en sachant les hybrider avec méthode pour en maximiser la valeur mais aussi pour réduire les biais et compenser les limites inhérentes à chaque source. Objectiver, challenger les croyances métiers par la datascience.

    Les sources de perturbations des marchés abondent, en particulier technologiques (cf. le concept développé par Erik Brynjolfsson). Comment ces innovations technologiques peuvent-elles impacter mon écosystème et ses parties prenantes ?

    3/ Se concentrer davantage sur la créativité, l’innovation, les tests
    La partie opérationnelle, naguère encore chronophage, devrait sous les effets de la technologie et de la révision des process métiers autour du client (fluidification des échanges, automatisation des missions intellectuelles mécaniques, etc.) se réduire.
    Dans le même temps, la capacité à se différencier va nécessiter de stimuler l’imagination, la créativité. Bien utile à l’heure de la fragmentation des besoins, des cibles, des canaux de distribution, etc. de pourvoir viser l’hyperpersonnalisation, pour non pas nourrir la rivalité mimétique mais favoriser l’accomplissement de chacun, en imaginant, en testant en permanence pour passer à l’échelle aisément, des expériences de marque en « osmose » avec les attentes, en ajustement permanent.

     

    Question 3 –

    En lien avec les réponses aux deux questions précédentes, 5 valeurs me semblent clés pour le marketing aujourd’hui.

    1. Ouverture

    Le marketing doit collecter, traiter, analyser avec discernement les signaux envoyés par son écosystème, quel que soit l’origine de ces informations pour les transformer en décisions (= les signaux qu’elle va émettre vers son écosystème).
    Ouverture aussi pour accueillir de nouvelles compétences, de façon permanente ou ponctuellement.

    2. Collaboration

    La capacité à se mouvoir au mieux dans son écosystème appelle à développer un esprit de collaboration : il est nécessaire de recourir à de nombreuses compétences (à nouveau en interne ou en externe de l’organisation), d’écouter avec empathie les parties prenantes, de stimuler les interactions (car in fine, la valeur que l’on peut créer vient de là !). Le principe de coopétition est valable aussi pour la fonction marketing !

    3. Sincérité

    Aucune marque ne peut tout bien faire. N’importe quelle partie prenante raisonnable peut l’entendre. En revanche, dans la mesure où, entre autres, tout ce qui se passe à l’intérieur d’une organisation finit par se savoir à l’extérieur, le besoin d’alignement entre les intentions énoncées et les comportements constatées nous parait tout simplement indispensable. Comment maintenir et développer la confiance sinon ? Une monnaie qui vaut bien plus que l’argent !

    4. Responsabilité
    La marque n’est pas hors sol, elle a un impact dans son écosystème. Dans ses interactions ou les décisions qu’elle prend, le marketing se doit d’être responsable. Ne serait-ce que pour être efficiente !
    Par ailleurs, la responsabilité de la décision doit toujours revenir aux ressorts humains. Impossible sinon de pouvoir jouer un rôle efficace d’interface avec les parties prenantes. Et l’importance croissante de l’IA va amener de sérieuses questions. Par exemple que se passerait-il si la marque ne pouvait expliquer la décision prise par une IA à ses clients, si elle ne pouvait pas expliquer une décision qui a des conséquences au plan pénal, etc. ?

    5. Efficience :
    Les ressources matérielles sont limitées sinon déjà rares. Comment créer de la différenciation, fondamentalement vitale, en étant le plus économe en ressources (argent, temps, matière, etc.) ?
    Le marketing doit s’inscrire dans ce registre de l’utilisation raisonnée des ressources. S’inspirer de l’environnement décrit par Frank Herbet dans Dune pour préserver les ressources, en l’espérant plus heureux !

     

    Question 4 –

    En ligne avec notre vision de la création de valeur par les relations, les interactions de la marque avec ses parties prenantes, l’ensemble des collaborateurs d’une marque en lien avec une partie prenante devrait à son niveau incarner le marketing…autant dire tous les collaborateurs.
    Bien entendu, il est capital que le top management fasse un avec le marketing dans notre vision des choses. A ce titre, il me semble que Christopher Guérin, DG de Nexans, illustre bien cette nécessité (Il me semble également que la stratégie inspirée par l’écoute des parties prenantes de Nexans, dans une approche systémique, est une source d’inspiration pour le marketing !).

    Mais il est indispensable qu’il soit porté, vécu par l’ensemble des collaborateurs. Chez un retailer par exemple, le premier vecteur de l’image, de l’expérience de l’enseigne, c’est le personnel en magasin ! Et pour que les meilleures décisions soient prises pour les parties prenantes (en particulier les clients), il est nécessaire de mettre en place le principe de subsidiarité : la décision est prise au plus près de la partie prenante par le collaborateur en relation avec cette partie prenante. Ce dernier est nourri avec les bonnes données et nourrit en retour le système de connaissance partagée.

    Deux marques retiennent mon attention en matière de marketing : Décathlon et Nike dont je dis quelques mots.

    Nike est devenu, selon le mot de Philippe Moati, un « intégrateur ». La marque a compris la nécessité de contrôler de bout en bout la relation avec les clients. En quelques mots, la marque a mis en place une stratégie globalement gagnante :

    • En reprenant en main sa distribution

    En même temps que la marque se retirait d’un certain nombre de points de vente (y compris le géant Amazon… sans doute les conclusions de l’expérience désastreuse de Toy’r us ont-elles été tirées), elle a multiplié les magasins « flagship » lui permettant de contrôler son storytelling et de proposer des expériences de marque plus fortes à ses clients, prospects.

    • En rentrant dans l’intimité de ses clients

    A titre d’exemple, tout l’écosystème applicatif lui permet de renforcer le lien avec ses clients : générosité de la marque en offrant des services, meilleure compréhension des usages, personnalisation des offres, etc. un cercle vertueux pour toutes les parties prenantes qui gagnent quelque chose.

    • En développant des approches communautaires

    La marque à la virgule a su prendre parti également pour occuper des territoires porteurs de sens, pour toutes les parties prenantes. Elle cultive un certain esprit de contestation en choisissant des égéries qui incarnent ce dernier, comme André Agassi, Colin Kaepernick, etc.

    Mais ces exemples inspirants ne doivent pas masquer le risque d’un marketing encore plus mécanique que par le passé. Plus mécanique car doté de moyens démultipliés par la technologie (l’hyper-marketing grâce au triptyque décliné ad nauseam canaux * messages * cible, jouant sur les limites du cerveau humain comme le désir sans limite issu de la rivalité mimétique (identifiée par René Girard et largement étayée scientifiquement depuis) ou de la dopamine produite par le cycle court de récompense.

    Et il se peut bien que cette pente la plus douce à suivre, s’avère la plus vénéneuse aussi.

     

    Philippe Le Magueresse : Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Directeur Général Adjoint d’OpinionWay

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    À quoi sert le marketing ? Par Stéphane Marder https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-stephane-marder/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-stephane-marder/#respond Wed, 28 Feb 2024 15:52:57 +0000 https://adetem.org/?p=64754 A quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans l’entreprise, dans le contexte actuel ?

    Pour certains, le marketing sert encore à créer du lien entre des clients ou prospects et une marque. Pour d’autres, le rôle du marketing, c’est toujours de vendre mieux. Bien souvent, cela se résume en un plan de communication à “dérouler” pour faire connaitre sa marque ou son entreprise et valoriser son produit sur les réseaux sociaux, dans la presse etc…Et bien le marketing c’est toujours tout cela à la fois, même aujourd’hui, dans un monde des plus complexe ; Le marketing se doit d’être le liant, le coordinateur des relations entre les différentes directions d’une entreprise. Mais cela ne suffit plus, il ne peut se contenter de faciliter, il doit faire des choix, décider, imposer (ou tout du moins être convaincant pour imposer). Avoir une vision à court moyen et long terme reste indispensable malgré les évènements récents, naviguer dans un monde torturé, servir des consommateurs de plus en plus avertis et responsables (en façade ou en réalité), voilà des missions crédibles et crédibilisantes pour un marketing respectable.

    Se différencier de la concurrence, pour convaincre le plus de prospects et fidéliser sa clientèle grâce notamment à un process d’achat fluide, reste un objectif certain. Le rôle du marketing dans l’entreprise reste fondamental, car il va permettre de définir ce que l’entreprise doit vendre, quel sera le prix approprié pour les produits et comment atteindre les objectifs de ventes. Pas de mystère ici, il faut vendre, mais vendre juste. Prendre en compte les comportements des consommateurs, qu’ils soient conscients ou non (système 1), est aujourd’hui plus que jamais obligatoire ; revoir la politique tarifaire, remettre à plat les bénéfices clients, les expliquer clairement, prendre la parole (et position) sur tous les aspects RSE. Le premier objectif reste de rendre le choix le plus simple possible sur l’ensemble du mix produit. Dans un monde trop complexe, un choix simplifié s’impose. Quel est le “Plus Produit” ? Le marketing poussera à faire la différence auprès des concurrents. Le rôle du marketing pour l’entreprise, c’est d’aider à trouver ces plus produit, à les travailler. Il peut s’agir de communication, d’un logo ou d’un positionnement original des produits. Il faut toujours et encore se démarquer pour séduire les prospects et fidéliser la clientèle.

     

    Enfin avec la multiplication et la fusion des canaux de distribution (omnicanalité, Phygital) et l’essor de la livraison liés au e-commerce, tout doit converger vers une démarche d’achat, à nouveau, simplifiée au maximum.

     

     

    Avoir une vision à court moyen et long terme reste indispensable malgré les évènements récents, naviguer dans un monde torturé, servir des consommateurs de plus en plus avertis
    et responsables (en façade ou en réalité), voilà des missions crédibles et crédibilisantes pour un marketing respectable. Tout ceci doit être fait à la fois au service de la société, mais également de l’Entreprise. Cette dualité, même si elle met le marketing dans une situation délicate, durablement ou non, peut mener au succès.

    Le rôle du marketing dans la société reste fondamental, car il va permettre de définir ce que les entreprises doivent vendre, quel sera le prix approprié pour les produits et comment servir au mieux les consommateurs/la société. Prendre en compte les comportements des consommateurs, qu’ils soient conscients ou non (système 1), est aujourd’hui plus que jamais obligatoire ; revoir la politique tarifaire, remettre à plat les bénéfices clients, les expliquer clairement, prendre la parole (et position) sur tous les aspects RSE. Le premier objectif reste de rendre le choix le plus simple possible sur l’ensemble du mix produit. Dans un monde trop complexe, un choix simplifié s’impose. Le rôle du marketing pour la société, c’est d’aider à trouver les bons produits, à les travailler, à les rendre le plus attractifs possibles. C’est en assurant la promotion de bénéfices réels pour la société, que le marketing génèrera des bénéfices pour l’entreprise. Rien de nouveau donc, mais il y a aujourd’hui urgence.

     

    Avec la multiplication et la fusion des canaux de distribution (omnicanalité, Phygital) et l’essor de la livraison liés au e-commerce, tout doit converger vers une démarche d’achat, à nouveau, simplifiée au maximum.

     

    Enfin n’oublions pas que la satisfaction du consommateur est plus que simplement tirer du plaisir de la consommation d’un bien ou d’un service particulier. Cela signifie également avoir accès à des informations qui peuvent améliorer la santé, le mode de vie et d’autres choses. Le marketing est bien là pour ça aussi !

     

    Stéphane Marder : Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Executive Director chez Sky Consulting

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Laurent Ponthou et Caroline Lesage https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-laurent-ponthou-et-caroline-lesage/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-laurent-ponthou-et-caroline-lesage/#respond Tue, 27 Feb 2024 09:53:34 +0000 https://adetem.org/?p=64769 A quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans la société, dans le contexte actuel ?

     

    Dans un contexte sociétal où la prise de conscience des limitations et de la dégradation de la planète, dans le monde occidental, provoque de plus en plus de réactions violentes, la consommation est souvent perçue comme un des facteurs critiques déclencheur de cette crise.

    L’impulsion est donnée en particulier par la génération Z, qui bouleverse la consommation par de nouveaux codes (activismes sur les sujets d’environnement et de la consommation responsable, rejet de la primauté du travail, recherche de sens, mais aussi banalisation du e-commerce, retours fréquents sur leurs consommations sur les réseaux sociaux que ce soit par du texte ou des images ou même de courtes stories, mise en place d’adblockers, rôle de prescripteurs pour leur entourage…).

    Le marketing doit prendre à bras le corps ces nouvelles données, changer son code.
    Il ne doit plus être, comme le passé, synonyme de consommation à tout crin, qui ont dévalorisé son image.

    Il doit se ressourcer, s’inspirer de ces nouvelles aspirations.

    Il doit lui-même être militant de ces nouvelles valeurs pour créer un futur redevenu positif ; il doit les incarner par ses communications et pourquoi pas, être en première ligne pour inventer de nouveaux imaginaires inspirants, porteurs de sens et responsables. Ceux-ci ne doivent plus banaliser la consommation à tout crin mais valoriser la durabilité, le sens des offres utiles et responsables.

     

    Le marketing est depuis toujours là pour générer de la valeur pour l’entreprise, et en conséquence pour les clients pour qu’ils achètent ce que produit l’entreprise, plutôt qu’ils préfèrent ses
    concurrents.

    Le grand changement, est qu’il faut générer de la valeur qui soit durable sur le long terme. Cela doit donc prendre en compte tout ce qui est ressources, impacts environnementaux et sociétaux.
    Il est à la croisée des contraintes de réduction (CO2, matières premières) et des offres. L’impact est donc critique sur la création des offres, pour les respecter.

    Par ailleurs, le fait d’être RSE est devenu un élément différenciant majeur, nécessaire, et auquel il faut apporter des preuves. En effet, l’évolution des tendances sociétales et des consommateurs fait que de proposer des offres ou des produits durables est maintenant clairement recherché et différenciant pour de larges segments de la population occidentale.

    Cependant, reste la tension sur le prix, toujours critique dans ces périodes de crise.
    Le marketing doit être de plus en plus innovant pour apporter des solutions différenciantes qui ne passent pas uniquement par le prix. La mise en avant tout ce qui est seconde main,
    reconditionnement, est un exemple qui allie bien les 2.

    Cela permet aussi d’éviter les guerres des prix en proposant autre chose que du prix plus bas aux consommateurs. Cela a une forte pour les clients, pour l’image, et correspond à un besoin client.

    Faire l’analyse des tendances et de la société a toujours été a base de du marketing. Ce qui change est qu’il faut proposer des solutions durables dans le temps, tout en protégeant la valeur pour l’entreprise.

    En effet, dans l’entreprise, le marketing est le porteur du lien entre la valeur que le client est prêt à donner l’entreprise pour ce qu’elle sait lui proposer en échange, que ce soit en termes d’expériences, de services, de produits.

    Par ailleurs, les technologies d’IA générative, qui vont permettre l’ultra personnalisation des offres pour les clients, ne doivent pas être utilisées comme outil de surconsommation mais d’optimisation de l’utilisation des produits et des offres.
    Par exemple elles doivent être mises à contribution pour aider les consommateurs à mieux contrôler sa consommation en énergie, internet, téléphone, data.
    Elles peuvent être aussi des outils utilisés par le marketing, pour aider les utilisateurs à optimiser ses usages, résoudre ses problèmes de SAV, pour augmenter la réparabilité et finalement la durabilité. Il ne faut surtout pas qu’elles soient utilisées pour inciter encore plus à la consommation.

    Aussi, les entreprises doivent changer la manière dont elles communiquent, pour toucher en particulier la génération Z qui est en demande de transparence et d’authenticité.

     

    Quelles sont les valeurs que doit porter le marketing ?

    Être marketeur aujourd’hui, c’est gérer des injections contradictoires.

    Avant, l’objectif était simple : créer de la valeur pour l’entreprise et faire du business. Et d’ailleurs les KPis portaient essentiellement sur ces thèmes.

    Aujourd’hui, des KPIs de durabilité ont été largement introduits dans les entreprises, sans pouvoir enlever les KPIs business, qui restent une injonction pour assurer la survie de l’entreprise. Il faut que chacun soit convaincu que ces nouveaux KPIs apportent la survie long terme de l’entreprise.

    Aussi, les valeurs que doit porter le marketing aujourd’hui sont, pour nous :

    • Penser long terme et pas seulement court terme
    • Penser impacts environnementaux et sociétaux autant que valeur immédiate
    • Penser honnêteté / empathie / transparence et accepter de dire que l’on n’est pas parfait, que l’on engagé sur le chemin, plutôt qu’une image lisse et magnifiée qui ne correspond pas à la réalité

     

    Comment s’incarne (qui incarne) aujourd’hui le marketing ?

    Aussi le marketing a encore plus un rôle fédérateur, au centre de l’activité de l’entreprise, car c’est lui qui montre ce que l’entreprise fait en terme de RSE : il a une action sur tout ce que fait
    l’entreprise en interne, et en externe (réglementaire, société, consommateurs, etc.). C’est sur lui que repose la responsabilité de surmonter ces injections contradictoires.

    C’est pourquoi on retrouve aujourd’hui les acteurs de la filière marketing à de multiples endroits de l’entreprise, alors qu’avant ils étaient plutôt cantonnés exclusivement dans les fonctions
    d’offres et d’analyses quali / quanti.

    En effet, en plus de ces rôles toujours existants, on les retrouve par exemple :

    • dans les fonctions RSE pour pousser les arbitrages autour de la valeur de la durabilité et pas seulement la valeur financière court terme créée
    • au cœur des équipes de développement agile, avec des rôles de business owner et de product owner pour insuffler les arbitrages à faire entre différentes sources de valeur, entre le court terme et le long terme
    • dans les équipes de data analystes, avec pour rôle de tirer partie de la somme des données possédées sur les clients, ce qui permet à la fois d’etre plus réactif sur certains sujets et mieux connaitre l’impact. Comme les data analystes travaillent beaucoup sur les usages, les marketeurs permettent de proposer des offres plus optimales, portant plus sur des besoins réels et concrets que sur des propositions en illimité

     

     

    Laurent Ponthou: Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – VP, Innovation Management Transformation chez Orange Innovation/Stratégie & Opérations chez Orange
    Caroline Lesage : Director Marketing Capabilities Development / Director Orange Marketing Business School chez  Orange

     

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    À quoi sert le marketing ? Par François Laurent https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-francois-laurent/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-francois-laurent/#respond Mon, 26 Feb 2024 14:46:46 +0000 https://adetem.org/?p=64715 A quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans la société, dans le contexte actuel ?

    Au-delà des limites étroites de l’entreprise, le marketing exerce-t-il une fonction sociétale ?
    La réponse s’impose : oui !
    Est-ce nouveau ? Non !
    Dans les années 80, avec l’arrivée des radios musicales, le marketing s’est profondément incrusté dans le monde de la musique, non seulement en recourant à des panels d’auditeurs pour connaître l’acceptabilité des nouveaux titres, mais aussi en façonnant ensuite les goûts des mêmes auditeurs en passant en boucle les playlists les plus rentables.

    Jusqu’à la fin du siècle dernier, l’industrie de la mode produisait deux collections par an, une pour l’été, la seconde pour l’hiver et les consommateurs s’en satisfaisaient pleinement : des vêtements pour les beaux jours, et d’autres pour les premiers frimas.
    Puis des enseignes ont lancé la fast fashion – évidemment synonyme de gâchis – jusqu’à aujourd’hui la caricature d’une enseigne comme Shein qui se développe malgré les critiques : obsolescence rapide des produits, non-respect de la planète, non-respect des ouvriers qui produisent dans des conditions déplorables, etc.

    Les citoyens demandaient-ils que la mode change tous les jours, ou presque ? Certainement pas ! Mais aujourd’hui, pour un certain nombre d’entre eux, c’est devenu LA norme.

    Nous visons en collectivité et de nombreux psychologues comme Asch ou Milgram ont souligné l’influence du groupe et … des influenceurs – pour reprendre un terme très à la mode dans le domaine de la communication aujourd’hui –, sur les actions individuelles.

    Marketing et publicité valorisent des normes et des valeurs qui influencent les comportements des consommateurs : les jeunes aiment danser sur la musique qu’ils entendent à la radio, et porter les mêmes vêtements que leurs pairs.

    Soyons honnête : le marketing n’est pas le seul coupable, les médias contribuent également à créer des archétypes sociétaux, télévision et internet en tête auxquels les individus vont peu ou prou se conformer, parfois au détriment de leur propre santé ou bien-être.

    Par exemple celui du jeune bien dans sa peau qui grignote avec ses copains se retrouve tant dans les séries télévisées que dans les écrans publicitaires qui les coupent … et l’on s’étonne ensuite de l’inquiétante montée de l’obésité dans nos sociétés occidentales !

    Le marketing doit aujourd’hui proposer d’autres modèles sociétaux, notamment dans sa communication, que ceux nuisant à la planète – comme la fast fashion – ou aux individus, tant à la production – la fast fashion encore – ou à la consommation – alimentation ultra transformée par exemple.

    On note çà et là de louables initiatives : Camif qui ferme son site lors du Black Friday, Maif qui valorise une réparation responsable, Ikéa qui propose de donner
    une seconde vie au mobilier, etc.
    Une des fonctions – souvent tacite – du marketing a toujours été de proposer aux consommateurs des archétypes auxquels ils peuvent se conformer ; aujourd’hui, il est temps de renouveler lesdits archétypes pour un monde meilleur.

    A quoi sert le marketing aujourd’hui, quel est son rôle dans la société, dans le contexte actuel ?

    Longtemps les marketers se sont considérés comme des passeurs, ceux qui permettent à la voix du consommateur de se diffuser dans l’entreprise : en perpétuelle écoute, ce sont eux qui débusquent les insights à la création et au positionnement des produits et services.

    Ce sont eux qui comprennent que les conducteurs aiment dominer la route et que les ménagères n’ont plus le temps de mitonner de bons petits plats : alors on leur propose des SUV et des plats préparés, sans trop se soucier de la pollution engendrée par les premiers ni des risques d’obésité liés à la consommation de produits alimentaires ultra-transformés.

    Il est clair qu’aujourd’hui le marketing ne peut plus se contenter d’écouter ce que souhaitent les consommateurs, ni de suivre sans discernement les insights découverts :

    • D’une part, parce que les consommateurs se montrent souvent en contradiction avec eux-mêmes : ils souhaitent tout à la fois ne plus perdre de temps à cuisiner … mais demeurer en bonne santé ;
    • D’autre part – et surtout – les insights individuels se révèlent de plus en plus souvent en conflit avec leurs aspirations sociétales : ils aiment dominer la route du haut de leur SUV, mais se plaignent d’une canicule causée, en partie, par les émissions de gaz à effet de serre … donc par leur SUV.

    Sans renoncer à être le passeur des consommateurs et à porter leur voix dans l’entreprise, le marketer doit également devenir une sorte de « passeur sociétal », celui qui porter la voix de la société dans l’entreprise, de ses mutations profondes, et des courants, certes en devenir, mais inéluctables.

    Plus que jamais, la fonction marketing sera une fonction de prospective, évidemment bien souvent en butte avec les visions plus court-termistes, notamment la finance et les ventes : il est plus compliqué de faire accepter une mode qui n’est plus basée sur la fast fashion que de se contenter de vendre à bas coûts des vêtements confectionnés dans des conditions déplorables à l’autre bout de la planète.

     

    Les valeurs fondamentales du marketing

    Honnêteté : La value première est l’honnêteté, car la plaie aujourd’hui est le greenwashing « au sens large » – en fait, le mensonge devrait-on plus simplement dire, qui peut-être :

    • Flagrant : en 2011, Intermarché appose un « label pêche responsable » sur certains produits, label qui n’existe pas, ce qui lui vaudra d’être condamné par l’ARRP.
    • Sournois : les « poules élevées en plein air » disposent de 5 m 2 par animal en extérieur … sauf que les poules nées dans un hangar, n’osent pas s’aventurer à l’extérieur.

    Bien souvent, le mensonge résidera dans un respect à la lettre de ses engagements, comme dans le cas précédent, et non dans l’esprit : il convient de se mettre à la place du consommateur et de se demander ce qu’il va comprendre ; et si, ce qu’il va comprendre n’est pas totalement conforme à la réalité, on corrige.

    Le manque d’honnêteté constitue la plaie majeure du marketing, ce qui amène les consommateurs à le considérer comme une plaie : il convient de changer les pratiques et les dires et de faire en sorte que la mission sociétale du marketing devienne réalité.

    Organiser une seconde vie pour les vêtements est louable, mais si c’est pour permettre aux clientes d’acheter encore plus de fast fashion, c’est mentir sur sa posture éco-responsable.

    Vendre des produits bio pour offrir aux consommateurs une alimentation plus saine, synonyme de meilleure santé, c’est bien … mais vendre des plats cuisinés ultra transformés à base de produits bio, c’est tromper des clients qui croient accéder à une nourriture saine ; par ailleurs, le magazine 60 millions de consommateurs a constaté que des œufs et du lait bio pouvaient contenir plus de polluants que leurs équivalents non bio !

    Transparence : Pour ne pas prendre le risque de se voir taxer de greenwashing, les entreprises doivent permettre aux consommateurs et aux citoyens de contrôler leurs dires :

    • Aux consommateurs : facile de se prétendre le moins cher du marché sans fournir de points de repère ;
    • Mais aussi aux citoyens : facile de se prétendre écoresponsable si on ne fournit pas aux ONG une parfaite traçabilité.

    Il est trop aisé de mettre en avant des pratiques vertueuses pour en dissimuler d’autres, qui le sont beaucoup moins.

    Empathie : Trop souvent j’ai entendu des marketers avouer : « Finalement, je n’aimerais pas trop qu’on me fasse ce que je fais », en évoquant par exemple des techniques de ciblage, d’utilisation des données personnelles, etc.

    Avant de chercher à trouver la faille, l’insight « qui tue », le marketer devrait essayer de se mettre à la place du consommateur : sinon, comment pourrait-il prétendre devenir son porte-parole au sein de l’entreprise.

    L’empathie est bien souvent la qualité qui manque le plus aux marketers, peut-être parce qu’elle implique parfois des choix difficiles : ce qui peut être bon pour l’entreprise – comprendre : source de profits – peut se révéler mauvais pour les consommateurs – nuisible à la santé, inutile mais couteux, etc.

    Et une réelle démarche empathique pourrait alors conduire le marketing à s’opposer à d’autres départements, notamment la finance – les profits avant tout – ou les ingénieurs de la R&D – on ne va pas remettre en cause une prouesse technologique sous prétexte qu’elle n’est pas « bonne » pour les consommateurs !

    Plus que le simple porte-voix des consommateurs, le marketer doit devenir un passeur d’empathie.

     

    Comment s’incarne (qui incarne) aujourd’hui le marketing ?

    La question peut paraître naïve : qui, mieux que le directeur marketing, pourrait incarner le marketing … si ce dernier était réellement libre de ses choix et de les appliquer !

    Or ceux-ci se heurte bien souvent au mur du profit et de la rentabilité – donc aux directeurs financiers et commerciaux : d’où la nécessité d’un arbitre pour trancher, qui fera pencher la balance en faveur du marketing … ou pas ; et cet arbitre, capable d’empathie, ne pourra être que le dirigeant de l’entreprise.

    Ce que confirme une analyse des marques qui incarnent le mieux le marketing aujourd’hui – du moins, un marketing honnête et empathique, qui milite pour une société meilleure : nous avons déjà évoqué la Camif, mais il en est de plus anciennes pour porter les mêmes valeurs, comme par exemple Patagonia.

    Dans tous les cas, on peut aisément nommer la personne qui incarne le mieux le marketing dans ces entreprises : Emery Jacquillat, Yvon Chouinard, leurs fondateurs ; bien souvent, ces entreprises se définissent comme entreprises à mission.

    De là à dire que le marketing de demain ne pourra se déployer pleinement que dans les entreprises à mission, il n’y a qu’un pas, aisé à franchir.

     

    François Laurent: Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Independant Consultant

     

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    À quoi sert le marketing ? Par Georges-Édouard Dias https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-georges-edouard-dias/ https://adetem.org/a-quoi-sert-le-marketing-par-georges-edouard-dias/#respond Fri, 23 Feb 2024 14:00:40 +0000 https://adetem.org/?p=64676 Pourquoi le marketing devrait-il absolument justifier son existence aujourd’hui, alors que sa mission intrinsèque se trouve renforcée par l’évolution de la société ? Pourquoi devrions-nous avoir honte d’y appartenir, trouvant brutalement sa mission futile, alors qu’il a permis d’inscrire durablement la raison d’être de l’entreprise au coeur de nos sociétés ? Pourquoi devrions nous le renier, alors que depuis son origine, le marketing travaille à permettre aux entreprises, à leurs employés et à leurs clients de faire société, afin de saisir pour notre humanité des opportunités de croissance et de prospérité au sein des limites de notre planète ?

    Se poser la question de l’utilité du marketing aujourd’hui, c’est déjà y répondre par la négative. Vouloir catégoriser sa mission, d’une part dans l’entreprise, d’autre part dans la société, c’est détruire sa raison d’être, puisqu’il est là justement pour établir le lien entre l’entreprise et la société. Prétendre qu’il serait à la traîne, fatigué, dépassé, c’est juste ignorer que c’est lui qui mène le train, et qu’il ne se conçoit que comme une locomotive du changement de la société.

    Nous sommes tous rentrés en marketing parce qu’il était le champ de l’infini des possibles, le berceau de la créativité, l’imagination au pouvoir ; et nous devrions aujourd’hui renoncer à notre engagement parce que des peureux ont théorisé l’anthropocène et des solutionnistes s’en remettent à l’intelligence neuronale des circuits imprimés ? Et choisir entre décroissance et inconscience ?

    Le marketing est comme toujours la troisième voie, celle qui réconcilie sans compromission notre humanité avec les nécessités de notre planète. Entre Jancovici et Le Cun, il y a l’espace pour une voie sociale et sociétale, où l’entreprise génère des Profits en respectant la Planète et sa Population: 3Ps au coeur du Marketing 3.0, dans un monde où les responsabilités ne sont plus centralisées dans les mains de quelques-uns, mais distribuées au regard de tous.

     

    Dans un article de Marketing Week du 5 Juin dernier, Helen James, qui se bat depuis la Grande-Bretagne pour permettre aux femmes d’occuper plus de places dans les « industries créatives », note avec justesse combien le marketing peut réduire le fossé financier entre les nantis (dans son propos, les hommes) et les discriminées (les femmes). Son analyse se limite à un débat de genre, alors qu’il s’agit d’abord d’un débat de société : entre le monde des pourvus (qui peuvent se permettre de consommer éthique et bio), et celui des plus défavorisés (qui sont souvent acculés aux premiers prix dans les rayons), il y a un fossé qui ne cesse de s’agrandir, que le marketing doit à la fois dénoncer et contribuer à réduire.
    C’est dans cette trajectoire que s’inscrit le Web 3.0 Marketing, décrit par les uns comme le Marketing de l’inclusion, et par les autres plus technophiles, comme le « Blockchain Marketing », c’est à dire un marketing de la transparence et de la confiance.

    Le Marketing, c’est le dernier outil que nous avons pour faire société: rapprocher les intérêts divergents, faire converger les enjeux, combattre les égoïsmes, et redonner une perspective planétaire à notre descendance. Il est la plus noble expression de l’écologie.

     

    Quelles sont les valeurs que doit porter le marketing ?

     

    En premier l’écologie pour mettre en résonance les femmes et les hommes (People) et la planète (Planet).
    En second l’inclusion pour créer une véritable communion entre la société humaine et la
    société économique et politique, génératrice de prospérité. (Profit)

    À partir de ces deux valeurs essentielles, on déroule toutes les autres qui n’en sont que les conséquences.

    Seul le marketing peut générer du désir autour des 3Ps (Sustainability 3Ps*), et permettre l’éclosion harmonieuse de l’écologie nécessaire à la prospérité de notre société.

     

    Comment s’incarne (qui incarne) aujourd’hui le marketing ?

     

    Dans notre société, il y a toujours les vieux maîtres, ceux qui nous disent que cela a toujours marché comme cela, et qu’on serait bien bêtes de vouloir réinventer la matière dont ils se sentent les dépositaires: arc-boutés sur leurs convictions, ils publient la vingtième édition de leur bible qu’ils actualisent à la marge des dernières « techniques » qui, disent-ils, ne changent rien au fond. Ils siègent bravement au sein d’institutions prestigieuses dont la mission n’est plus que de garder le temple et les privilèges s’y afférents.
    À l’opposé, il y a les prophètes du grand soir, qui annoncent la fin de notre société actuelle: les uns pour le pire, à grand renfort de menaces climatiques ; les autres pour le mieux, en vue de sa re-programmation totale grâce à une intelligence tellement inclusive (Open AI), qu’elle est entièrement artificielle.

    Ils se reconnaitront.

    Et puis, il y a les avocats du bon sens, dont le tumultueux Mark Ritson** pourrait être le chef de file. Ce sont ceux qui nous rappellent des évidences que nous avions oubliées :
    l’Adetem en a formulé 36, que certains voudraient voir disqualifiées à peine promulguées.

    Ils feraient bien de les relire attentivement, à commencer par la première : « Oui, la consommation reste un bienfait, merci le Marketing ».

     

    Georges-Édouard Dias: Membre du Conseil Scientifique de l’Adetem – Co-Founder & Chief Strategy Officer de

     

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