Interview – Adetem https://adetem.org Le 1er réseau du marketing Tue, 28 Feb 2023 15:43:06 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Sébastien Loctin, CEO de BIOFUTURE https://adetem.org/manifeste-des-36-evidences-point-de-vue-de-sebastien-loctin-ceo-de-biofuture/ https://adetem.org/manifeste-des-36-evidences-point-de-vue-de-sebastien-loctin-ceo-de-biofuture/#respond Tue, 29 Mar 2022 10:48:45 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-21/

Avant même de parler de Biofuture, tu viens de lire ce manifeste, quelle est ta première réaction ?

Elles sont multiples. D’abord que nous n’avons plus le temps. Il faut agir. Maintenant. Ensuite qu’il faut accepter de traverser une phase économique difficile, qu’il faut accepter de sacrifier ponctuellement notre rentabilité pour réaliser cette transition. Pendant des décennies, les grosses entreprises ont réalisé de très gros profits sur le dos des consommateurs et de la planète. Elles ont une dette à l’égard de la collectivité. Il est temps qu’elles rendent un peu ce qu’elles ont pris. Cela vaut pour les distributeurs également. Le chemin ne sera pas facile mais celles qui ne bougent pas et n’acceptent pas quelques sacrifices, disparaitront. Enfin, que le marketing n’est pas LE responsable. C’est l’intention qu’on place derrière qui guide le marketing. Si l’intention est juste, bonne, bienveillante, le marketing sera à cette image.

Tu es le fondateur de Biofuture : en deux mots, tu peux préciser ce qu’est Biofuture ?

J’ai crée Biofuture il y a 12 ans pour permettre aux consommateurs de se nourrir sans se poser de questions. Ni sur sa santé, si sur l’origine, ni sur l’impact environnemental. Pour lui permettre de se nourrir en ne passant qu’une seule fois à la caisse, celle de son magasin. Chez Biofuture on réinvente les produits de notre quotidien avec le cahier des charges le plus exigeant du marché : des produits optimisés nutritionnellement, issus à plus de 80% de filières françaises, certifiés Bio et très gourmands. Biofuture reflète ma vision systémique et durable de l’alimentation.

En quoi le marketing d’une entreprise comme la tienne s’inscrit-il dans une démarche responsable ? Et surtout, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ?

Que ce soit à travers nos produits ou notre modèle, nous tachons de rendre davantage que ce que nous prenons à la Terre. Et surtout nous avons pour mission de nourrir les gens. Cela parait curieux de le dire mais à l’heure ou l’alimentation dite « moderne » est devenue la première cause de mortalité dans le monde, je crois que beaucoup d’industriels ont oublié que leur mission était de nourrir les gens plutot que de les remplir. A chacune de nos actions, nous nous posons donc la question du sens et de l’impact. Biofuture c’est ma manière de faire ma part.

Quelles sont encore vos marges de progrès ? Celles de ton entreprise, et celles de ton secteur d’activité ? 

Nous faisons toujours de notre mieux. Mais nous pouvons évidemment faire plus. Il reste des critères d’impact que nous n’avons pas encore complètement craqué : l’emballage et le transport notamment. Nous continuons aussi à travailler pour passer de 82% à 90% de nos approvisionnements en origine France. Et puis on doit pouvoir coopérer encore davantage. Je rêve d’un monde ou la coopération a remplacé la compétition.

 

Sébastien LOCTIN

CEO de BIOFUTURE

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Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Judith Roucairol, Consumer Centricity Acceleration Director L’Oréal France https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-20/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-20/#respond Tue, 25 Jan 2022 12:48:07 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-20/

Avant même de parler de L’Oréal, tu viens de lire ce manifeste, quelle est ta première réaction ?

Alors je vais commencer par la fin de ce manifeste et je parlerais  plutôt de la nécessité absolue aujourd’hui d’un marketing « R puissance 4 » …
J’ai envie de penser que nous avons tous pour la plupart toujours été animés par le respect du consommateur ou de l’utilisateur dans nos innovations et développements mais probablement parfois en oubliant de le considérer comme un être humain complexe avec bien plus de casquettes et responsabilites quotidiennes que celle au prisme de laquelle nous avons tendance à cantonner notre observation selon notre secteur d’activité .Et c’est très probablement de là notamment que vient la difficulté majeure à laquelle nous devons nous atteler et à un double niveau : d’une part remettre l’usage de nos produits et services dans un tout ,dans la réalité de la vie quotidienne pour mieux comprendre en quoi ils sont précieux et utiles justement parce qu’ils s’intègrent et contribuent pleinement à rendre cette vie quotidienne plus agréable et d’autre part accompagner notre consommateur/utilisateur à lui même se re-situer par rapport à un tout…pour qu’il mesure mieux l’impact de ses choix, de son comportement.
Nous devons être acteur social et partager pleinement ce rôle avec nos consommateurs et clients.
Et leur permettre d’être eux mêmes pleinement acteurs de leur futur grâce à nos produits et services justifiera demain leur fidélité …le nouveau rapport qualité/prix devra se définir par l’éco responsabilité/prix

Tu es Consumer centricity Acceleration Director de L’Oréal : en deux mots, tu peux préciser ton périmètre de responsabilité ?

Je dois accompagner l’ensemble des collaborateurs France dans une acculturation et une meilleure prise en considération des Français dans toutes leurs facettes pour justement éviter de se limiter à la seule dimension d’acheteur ou d’utilisateur de produits d’hygiène et de beauté , beaucoup trop réductrice pour bien cerner à la fois le rôle de la beauté dans leur quotidien individuel, émotionnel, social mais également les arbitrages qu’ils sont amenés ou désireux de faire en fonction de contraintes budgétaires, de convictions personnelles, de conscience écologique etc, etc ….
Et cet accompagnement passe à la fois par des analyses très transversales ( que les marques pourront ensuite bien sur approfondir à l’aune de leurs spécificités) comme «  BIO ou naturel en beauté ? quel est le + crédible, rassurant, vertueux … ? » ou des analyses de cibles « les modestes » , la Generation Z post covid , « les Green activists » et par les outils qui permettent une connexion plus quotidienne avec « les vrais gens » via une communauté non brandée que j’ai mise en place il y a un an et demi

Le consommateur apparaît donc au centre de tes préoccupations : comment conjuguer connaissance des citoyens et néanmoins respect desdits citoyens ?

J’ai tendance à penser que l’un implique l’autre : c’est parce que tu auras une bonne connaissance des attentes, des enjeux, des contraintes, des envies, des appréhensions des citoyens dans toutes les facettes qui les caractérisent ( acheteurs, parents, sportifs, salariés etc, etc ) que tu les respecteras en les accompagnant via des produits et/ou services de nature à répondre à leurs enjeux, a souvent complexes et parfois contradictoires ; et puis je pense qu’au-delà du respect il y a également une pédagogie forte à réfléchir et proposer pour les aider aussi à endosser pleinement leur rôle de citoyen responsable dans leur comportement de tous les jours

En quoi le marketing d’une entreprise comme la tienne s’inscrit-il dans une démarche responsable ? Et surtout, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ? 

Toujours complexe de parvenir à concilier des enjeux locaux tout en travaillant un portefeuille de marques multinationales, de mettre en avant des démarches vertueuses ou importantes, qui sont pourtant travaillées et réfléchies en interne, mais souvent jugées probablement moins « instagrammables » que d’autres 😊 c’est donc vraiment très modestement que j’essaie de convaincre , de trouver les bons angles pour embarquer …et puis de jouer la répétition.
En fait la difficulté est à 2 nveaux ; en interne où j’ai pourtant la chance d’être dans un groupe très soucieux et engagé de longue date pour améliorer son empreinte environnementale et en externe où les consommateurs , utilisateurs…donc nous tous en fait sommes pour une très grande partie parfaitement conscients de l’urgence mais englués dans l’habitude, les réflexes, les injonctions contradictoires il est donc indispensable de développer une pédagogie forte et d’accompagner cette pédagogie jusqu’au bout avec les produits et les emballages ou services permettant et facilitant les bons usages …et idéalement en conservant la dimension plaisir que l’univers de la beauté se doit aussi d’apporter
Mais c’est vrai que le sujet de la RSE est excessivement vaste et qu’il va falloir « rester sur le pont » de manière affutée et active aussi bien pour tenter d’influer sur des sujets très business : par exemple comment travailler au développement d’un e-commerce vertueux ? …ou plus comment remettre aussi au coeur des réflexions RH l’évolution des + de 50 ans dans l’entreprise , l’emploi des jeunes est déterminant mais ne devrait-on pas repenser aussi la notion de transmission, de test & learn au sein de l’entreprise pour éviter d’y opposer aussi les générations car honêtement s’il est un endroit où cette opposition est bien  la + marquée c’est bien le monde de l’entreprise , non ? 😉

 

Judith ROUCAIROL

Consumer Centricity Acceleration Director,

L’Oréal France

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Interview : Florent Argentier pour le livre Marketing Durable de Sihem Dekhili, Aurélie Merle, Adeline Ochs  https://adetem.org/florent-argentier-pour-le-livre-marketing-durable/ https://adetem.org/florent-argentier-pour-le-livre-marketing-durable/#respond Tue, 21 Dec 2021 13:19:03 +0000 https://adetem.org/florent-argentier-pour-le-livre-marketing-durable/

Florent Argentier coordinateur du Collectif Responsables ! by Adetem pour le livre Marketing Durable

Interview réalisée en juillet 2021 à l’occasion de la parution du livre Marketing durable, écrit par Sihem Dekhili, Aurélie Merle, Adeline Ochs aux éditions Pearson

Chapitre 1 – Comprendre le marketing durable

Quelle est la vision de l’Adetem sur le marketing durable ? En tant qu’association regroupant des professionnels du marketing, l’Adetem réalise de la prospective pour anticiper et accompagner les évolutions de la discipline du marketing. Si les quinze dernières années ont été celles du numérique et de la data, l’Adetem a l’intention de faire des quinze prochaines celles de la mise en place d’un marketing plus responsable, et d’aller un cran plus loin en militant auprès de ses membres, et aussi de l’ensemble des professionnels du secteur. Le Club Marketing Responsable de l’Adetem existe depuis plusieurs années, mais il nous est apparu qu’il fallait accélérer et intensifier nos initiatives, et c’est ainsi qu’en mai 2020 une vingtaine de membres engagés s’est constituée en collectif au sein de l’Adetem ; ce collectif s’est chargé de définir des orientations, des offres, pour accompagner nos membres en fonction de leur maturité sur le sujet : certains sont déjà très engagés dans la voie de la RSE et du marketing durable, il faut les accompagner et mettre en avant leurs actions ; d’autres se sont à peine posé la question d’y aller ou non, il faut alors faire de la pédagogie. Les marchés et secteurs d’activités ne sont pas les mêmes, et en plus on touche en matière de « responsable » à des valeurs propres ! Notre vision du marketing durable peut être résumée par celle proposée par Maurice N’Diaye, co-président de l’Adetem : « Il s’agit de donner l’exemple et de définir les orientations qui permettront collectivement d’œuvrer pour un monde plus juste, plus équitable, plus respectueux et plus durable, quelle que soit la dimension que l’on considère : environnement, parité, égalité des chances, diversité, inclusion, handicap, droits humains, éthique… » Et parce qu’il est à la confluence de l’offre et de la demande le marketing se doit, dans l’entreprise, de montrer la voie vers une transformation durable et responsable. L’un des premiers travaux engagés par le collectif Responsables ! by Adetem a été de proposer un manifeste pour ancrer nos convictions et notre engagement, ainsi qu’une plateforme qui expose notre ambition, notre vision, notre mission et nos valeurs.
Selon vous, qu’est-ce qui pousse les marques à adopter une approche durable ? Pour certaines, et c’est bon signe, il s’agit d’une démarche qui s’appuie sur des convictions fortes, doublées d’une conscience, celle que les entreprises sont des acteurs incontournables pour œuvrer pour les ressources et pour la planète. Pour d’autres, il s’agit de s’aligner sur les attentes et les choix que sont en train de faire les consommateurs, mais aussi les collaborateurs : la pression, tant interne qu’externe, va devenir de plus en plus forte pour les entreprises. D’autres s’y mettront parce que les contraintes, réglementaires, financières ou fiscales, vont les y forcer. Et certains continueront longtemps de lutter contre le courant. Mais celui-ci sera de plus en plus fort ! Nous sommes convaincus que les entreprises qui réussiront à mener une transformation à la fois porteuse de valeurs et créatrice de valeur sont celles qui auront démarré tôt, avec conviction, et en embarquant collaborateurs et clients !
Qu’est-ce que cela change au quotidien dans la pratique du marketing ? Cela nécessite d’intégrer dans sa réflexion marketing le fait que les consommateurs réalisent de plus en plus leurs choix et arbitrages avec une dimension environnementale, éthique ou citoyenne, parfois assez militante. Ne pas le voir, c’est accepter de voir s’en aller une partie de sa clientèle. Autrement formulé, c’est ajouter à la dimension satisfaction du client, celle de contribuer positivement à la résolution des problèmes environnementaux et sociétaux. Cela implique de faire des renoncements et d’opérer des choix, en matière de produits et d’offres, de communication vers les clients, de circuits d’approvisionnement ou de distribution, d’exploitation de la data ou encore de prix. Et donc de travailler différemment avec les autres départements de l’entreprise – DSI, supply chain, fabrication, RH, Commerce… – et bien entendu avec la direction générale. Il s’agit d’une véritable transformation de toute l’entreprise, et le centre de gravité se situe au marketing, ne serait-ce que parce qu’il est censé recueillir et interpréter les insights consommateurs.
Comment l’association accompagne-t-elle ses membres vers des pratiques plus durables ? Au travers d’événements qui mettent en avant des pratiques, des solutions ou des offres vertueuses ou durables. L’enquête que nous avons menée en début 2021 montre que beaucoup de professionnels souhaitent s’engager dans la pratique d’un marketing responsable mais ne savent pas par où commencer, ou craignent que cela impacte négativement l’activité et les résultats de leur entreprise. Notre rôle est de les aider à tracer leur propre chemin, parfois en les sensibilisant ou en les inspirant, d’autres fois en les accompagnant dans la création ou la construction de solutions.

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Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Olivier Laborde, Directeur Marketing, Digital & Innovation https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-17/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-17/#respond Wed, 17 Nov 2021 14:41:17 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-17/

Avant même de parler innovation, tu viens de lire ce manifeste, quelle est ta première réaction ? 

Ma première réaction est que le défi est énorme et en même temps excitant. Il concerne tout le monde, marketing, entreprises, gouvernements, citoyens. Il s’agit d’un défi à l’échelle de la planète.
La COP26 qui s’achève nous rappelle l’immensité du challenge.
Pour une personne passionnée d’innovation, cela représente un terrain de jeu super intéressant. 

Tu es  conférencier, chroniqueur, auteur de  « Innover ou Disparaître »  : d’où te vient cet intérêt pour l’innovation et qu’est-ce qui te fait avancer ?  

A l’origine, c’est une responsabilité confiée, et une page blanche qui devient un défi personnel à relever. Au fil de la construction de la démarche innovation, des lectures, des rencontres et des 1ers succès, c’est l’emballement, avec beaucoup d’engagement et d’envie.
Ce qui me fait avancer est complexe et multiple ; en y réfléchissant, c’est sûrement un cocktail entre changer les choses, avoir un impact, faire progresser entreprise et collaborateurs, créer, réaliser du beau, bref beaucoup de choses en fait !
Une envie irrépressible de répondre à des problématiques complexes, pour le bien de toutes les parties prenantes. J’ajouterais enfin une valeur de partage auprès des professionnels pour que tous ensemble, nous faisions changer ce qui ne va pas, et proposions des innovations utiles pour les clients et la société. Avec un zest d’esprit de contradiction, puisque plus on me dit que c’est impossible, plus j’ai envie de prouver le contraire 😉 

Comment l’innovation peut-elle, ou plutôt doit-elle, s’inscrire dans une démarche responsable aujourd’hui ? 

Tout d’abord l’innovation doit faire sens et être utile; cela résonne et est aligné avec une démarche responsable.
Ensuite si l’on scinde l’innovation en deux catégories, l’innovation incrémentale/adjacente et l’innovation de rupture, chacune a ses propres enjeux à relever. Sans être long, la 1ère doit sûrement faire un pas de côté et revoir tout le fonctionnement actuel et proposer des alternatives plus efficientes au regard de la durabilité de la planète. La seconde doit prendre en compte nativement le défi d’une planète durable, comme un élément parmi d’autres. La démarche doit être « Sustainable by design ».  

Et toi, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ?  

Tout d’abord, mon engagement personnel n’est certainement pas suffisant ; il me faut plus prendre en compte cet aspect dans ma vie quotidienne. Je crois beaucoup aux petits pas et à la preuve par l’exemple, en commençant par soi-même : une douche plus courte, un pull plutôt qu’un radiateur à 23C, un trajet en train plutôt qu’en avion même si c’est un peu plus long, le vélo pour aller travailler que je pratique depuis le déconfinement, etc. 

Mon engagement professionnel est de mieux comprendre toute la chaîne et tous les impacts du fonctionnement de l’entreprise, et de partager une prise de conscience et surtout de combattre tout green washing, pour privilégier l’impact positif et durable. Je suis persuadé que les consommateurs nous le rendront ; l’authenticité, la transparence et la sincérité sont de vrais éléments de différenciation pour le marketing, et plus généralement pour l’entreprise. 

 

Olivier LABORDE

Directeur Marketing, Digital & Innovation, Speaker, Influenceur, Auteur du livre “Innover ou Disparaître”, Chroniques expertes

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Édito : Communication responsable et résilience économique : Le nouveau paradigme ? par Coralie Diebold https://adetem.org/communication-responsable-et-resilience-economique-le-nouveau-paradigme/ https://adetem.org/communication-responsable-et-resilience-economique-le-nouveau-paradigme/#respond Wed, 08 Sep 2021 06:52:39 +0000 https://adetem.org/communication-responsable-et-resilience-economique-le-nouveau-paradigme/

La question de la responsabilité fait couler beaucoup d’encre ! Vis-à-vis de qui et de quoi 

Si l’on parle de communication responsable d’un point de vue social et environnemental, ce n’est pas seulement pour redorer le blason de la communication et du marketing, mais parce que la communication responsable porte en elle les germes de la transition et de la résilience économique. Comment la communication responsable transforme-t-elle la société et les business models ?

Nous pouvons tout d’abord définir ce qu’est la communication responsable. Elle ne s’intéresse pas seulement aux discours sur le développement durable ou la RSE, mais aussi à la finalité des acteurs et à la façon de communiquer. C’est certainement une question de bon sens et une façon de revenir à la base de la communication : adresser un message utile et vrai à un interlocuteur pour qui il a du sens.

Dans le livre blanc Yes for Comm, nous avons retenu plusieurs principes pour une communication plus responsable, notamment la cohérence entre les messages et le business model de l’entreprise, la prise en compte de la responsabilité sociale et environnementale dans chaque élément de la chaîne de valeur, une réflexion sur la proportionnalité des moyens de communication avec les objectifs.

La crise sanitaire de la Covid-19 a révélé la résilience économique des acteurs engagés. Nous nous sommes rendus compte que les entreprises sociales ou responsables sont mieux équipées pour surmonter les crises : d’une part parce que les valeurs partagées construisent des équipes et des écosystèmes plus impliqués dans la performance économique de l’entreprise, mais aussi parce qu’elles bénéficient d’une image de marque et d’un discours qui attirent les consommateurs et leur permettent de gagner des parts de marché. Pour preuve l’attrait des fonds d’investissement pour les entreprises à impact en 2020 : plus d’un milliard d’euros ont été levés par des startups sociales comme Ynsect, Ecovadis, Back Market et Too good to go, pour n’en citer que quelques-unes. En cela, les entreprises engagées allient responsabilité et résilience économique, et présentent un avenir désirable pour tous avec un business model qui doit se généraliser.

Quel rapport avec la communication et qu’est-ce que cela change pour les entreprises moins vertueuses ?

Justement, la communication responsable agit comme un discours performatif sur les entreprises et les modèles économiques. Cette théorie empruntée à la science politique atteste qu’en changeant les discours, la communication modifie les comportements des consommateurs : ils deviennent conscients des enjeux sociétaux, écologiques et économiques de leur consommation et exigent des marques des changements en vue de la transition. Par conséquent, les attentes des consommateurs obligent les marques, même celles qui ne sont pas responsables, à modifier leurs discours et leurs produits à court terme pour rester attractives, et sur le temps long, à changer leurs modes de production et leur modèle économique.

Bien sûr, la communication performative est un processus de long terme. Quand bien même des entreprises peu vertueuses usent de discours que l’on qualifierait de « green washing » aujourd’hui, elles participent à ce processus de transformation de la société et de l’économie car quand le décalage sera trop important entre leur discours et leur business model, elles se verront contraintes de s’adapter pour gérer le risque réputationnel, ou de disparaître.

Nous avons chacun, communicants et marketeurs, notre rôle à jouer en vue du bien commun et de l’établissement du nouveau paradigme de la transition. Soyons Responsables ! avec l’Adetem.

 

Par Coralie DIEBOLD

Consultante en communication responsable Yes For Comm

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Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Hugues Hansen, Fondateur de VanO https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-14/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-14/#respond Fri, 03 Sep 2021 07:11:50 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-14/
Avant même de parler de ta startup, tu viens de lire ce manifeste, quelle est ta première réaction ?

La quête du profit est la condition de la pérennité de l’entreprise mais une logique court-termiste visant uniquement à maximiser le profit à court terme est souvent contre-productive. L’un des rôles clef du marketing est d’anticiper suffisamment tôt pour ne pas être écrasé par les vagues des changements technologiques, environnementaux ou culturels. Et au contraire, d’être en mesure de se saisir de ces nouveaux enjeux pour créer de la valeur ajoutée financière mais également répondre conjointement aux demandes des autres parties-prenantes. Il convient de rester en équilibre sur la crête du changement sociologique le plus longtemps possible, pour l’anticiper, le provoquer, l’accompagner et être capable de travailler avec les early-adopters. En proposant ensuite aux autres de suivre le même chemin et monter à bord facilement et sans danger : c’est le cas pour le RSE, le climat, l’IA et les autres bouleversements majeurs que les entreprises rencontreront.

Tu es le fondateur de VanO : en deux mots, c’est quoi VanO ?

VanO est une toute jeune start-up qui propose un service de van à la demande dédié à une ville moyenne, qui facilite la mobilité quotidienne, notamment pour les moins favorisés. Le service disponible sept jours sur sept sur une très grande amplitude horaire permet de se déplacer partout en ville – pour un prix équivalent à un ticket de bus.

Peux-tu nous préciser en quoi VanO s’inscrit dans une démarche responsable ? Et surtout, quel est ton engagement en faveur d’un marketing plus responsable ?

Les principaux impacts :
Environnemental : VanO est un moyen de transport collectif permettant de faciliter l’intermodalité et de réduire l’autosolisme pour des trajets courts en ville moyenne.
Sociétal : VanO permet de fournir une solution de mobilité même en horaire atypique et facilite ainsi l’inclusion économique : un français sur quatre a déjà refusé un emploi ou une formation faute de pouvoir s’y rendre. VanO permet également de favoriser le vivre-ensemble en zone de moyenne densité même pour les personnes ne pouvant pas conduire, afin de réduire l’isolement et de désenclaver des quartiers.
Social : VanO propose une solution alternative pour l’ensemble des personnes rencontrant des difficultés pour marcher ou pour utiliser les modes actifs (problème de santé, personnes avec bagages, avec jeunes enfants, seniors …).
Post-covid : Le développement du télétravail génère une demande de plus de flexibilité dans les horaires. Les offres de mobilité devront s’adapter à une demande de transport plus flexible, moins concentrée sur les heures de pointe en quartiers d’affaires ou en zones d’activités.

Quelles sont encore vos marges de progrès ? Celles de ton entreprise, et celles de ton secteur d’activité ?

La très grande majorité des déplacements urbains s’effectue encore avec une motorisation thermique. A l’heure actuelle, il n’existe pas de véhicule électrique proposant 9 places et disposant d’une autonomie compatible avec les contraintes d’exploitation.

 

Hugues Hansen

Fondateur de VanO

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Interview de Nelly BROSSARD Advisor & Vice-Présidente Insurtech France https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-12/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-12/#respond Mon, 14 Jun 2021 14:21:13 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-12/

Tu conseilles de nombreuses Insurtechs : en quoi ces startups occupent-elles une place originale dans monde de l’assurance d’aujourd’hui ?

Les insurtechs sont bien présentes dans le paysage aujourd’hui et constituent réellement l’une des composantes de la transformation de l’assurance, elles y sont très contributives. Elles savent sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et sous diverses formes, mettre en œuvre une réelle coopération avec les assureurs et sont en ce sens très utiles pour aider les assureurs à se transformer. Chaque insurtech, apporte ainsi une certaine forme d’innovation, de réinvention ou de disruption sur tout ou partie des maillons de la chaîne de valeur. Elles amènent un nouveau souffle !

La plupart d’entre elles agissent sur la distribution, par exemple les néo-courtiers comme +Simple Luko, Lovys… Elles amènent de la simplicité, de la transparence, de la fluidité, remettent le client et l’expérience client au centre en se basant sur les technologies, la data et la personnalisation. D’autres se positionnent sur la tarification (comme Akur8 avec son moteur de modélisation des risques et de tarification) ou proposent des solutions innovantes pour couvrir certains risques (comme Descartes Underwriting pour les catastrophes naturelles à partir des données météorologiques). Certaines améliorent et facilitent la relation clients comme Zelros (qui permet une meilleure compréhension des besoins des clients, d’améliorer la qualité des conseils, et d’augmenter le cross-selling et le up-selling grâce à la data et l’IA) ou Minalea (qui permet d’avoir un conseiller augmenté via la data et IA). Par ailleurs, d’autres agissent sur la détection de fraude (comme Shift) ou l’indemnisation (comme Weproov ou BDEO), pour estimer le coût d’un sinistre automobile, accélérer sa gestion et l’indemnisation et bien sûr simplifier l’expérience des assurés en utilisant notamment la data, l’IA …

Enfin, en France, quelques insurtechs sont des néo-assureurs et disposent de l’agrément de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) comme Seyna, Alan ou encore Acheel très récemment. Des compagnies qui maîtrisent donc la chaîne de valeur allant de la conception des produits jusqu’à leur distribution, si elles le souhaitent… C’est en effet plus aisé de disrupter avec cette maîtrise et cela donne plus de liberté dans les offres, les services, le tarif et l’indemnisation…

En France, elles sont plus de 200 début 2021 (selon KleinBlue) et plus de 600 en Europe.

Peux-tu nous préciser en quoi majoritairement ces startups s’inscrivent dans une démarche responsable ?

Aujourd’hui, il existe un besoin de transparence, de confiance, d’engagement, d’impact, demandé à la fois par les consommateurs et les collaborateurs. Les consommateurs attendent, et ce dans la durée et de façon pérenne, un engagement très fort en faveur des enjeux clés de société : l’environnement et le climat, en priorité, la lutte contre le chômage et la création d’emploi, le pouvoir d’achat, et la santé notamment. Cette attente forte se cristallise sur ces différents sujets non plus seulement envers l’état, les collectivités, mais aussi envers les entreprises. Les entreprises doivent en effet avoir une vision à long terme, un rôle et surtout s’engager à travers des actions très concrètes. Une attente qui est aussi devenue clé et porteuse de sens pour les collaborateurs des entreprises et impacte leur engagement.

Dans l’assurance, il nous faut agir collectivement sur le terrain de la pédagogie, de l’accessibilité, de la transparence, de l’éthique auprès du grand public. Et chacun doit engager un travail de fond sur les contrats, les offres, la transparence, ses engagements sociétaux et pérennes forts, c’est une nécessité pour la société et une demande des clients et des parties prenantes. Nous passons à une nouvelle ère pour l’assurance, qui doit faire évoluer en profondeur ses modèles, et proposer des solutions à ses clients, avec des partenaires, avec une relation plus forte, de confiance, plus digitale et plus humaine dans la relation, plus ouverte, fortement engagée dans cette croissance économique durable.

Les insurtechs se sont pour beaucoup d’entre elles créées en réponse à ces attentes fortes, en réponse à un besoin d’accessibilité, de tarif plus « juste », d’engagement pérenne, d’impact, de transparence, de confiance. Pour les insurtechs qui sont sur la distribution (les néo-assureurs), une grande part d’entre elles innovent non seulement dans la façon dont elles proposent et vendent l’assurance et dans les services qu’elles offrent mais aussi dans la façon dont elles donnent en retour. Elles s’inscrivent très souvent dans une mission responsable avec notamment la redistribution d’une partie des primes non utilisées à des œuvres caritatives / associations ou encore des cagnottes pour redistribuer les cotisations. Par exemple, Lemonade à la fin de l’année, une fois le paiement des sinistres et des frais d’exploitation réalisé, son programme de « Giveback » a fait don des primes inutilisées aux assurés. Ou encore Luko a aussi développé un programme de « Giveback ». Et au delà de cela, Lemonade est par exemple une B-Corp certifiée. La mission de Lemonade est de « transformer l’assurance d’un mal nécessaire en un bien social.” Pour les insurtechs qui apportent différentes solutions, elles ont pour la plupart des engagements forts et affichés : comme l’éthique de la donnée et de l’Intelligence artificielle, le respect du client, la transparence…

Enfin, au sein d’Insurtech France, les membres de l’association partagent les valeurs suivantes :

– le respect du client et des partenaires ;
– l’éthique, notamment sur les données personnelles ;
– la transparence (tarifs, commissions, fonctionnement…) ;
– et nous sommes pour une assurance inclusive et durable.

Et toi, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ?

Le marketing plus responsable s’inscrit dans la durée, dans une action de développement durable. Il doit donc être économiquement efficace, socialement équitable et écologique. Il est placé au cœur d’une démarche plus globale de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), et touche toutes les parties prenantes de l’entreprise : clients, collaborateurs, partenaires, fournisseurs, actionnaires… D’un marketing réalisé uniquement en conciliant attentes des consommateurs avec le savoir-faire et les offres et services des entreprises, il est crucial d’intégrer cette dimension sociétale et d’articuler le court terme avec le long terme sur la base des enjeux sociétaux.

Ma contribution personnelle, aujourd’hui, est celle que je mène au sein des structures que j’accompagne à la fois des Insurtechs, des mutuelles et compagnies d’assurance… et aussi bien évidemment au sein d’insurtech France.

Pour illustrer, il s’agit de contribuer à :

– créer et concevoir des produits / services à plus faible impact sur l’environnement, plus équitables, engagés et socialement responsables.
– proposer des modèles économiques plus durables et à long terme et choisir d’accompagner dans la durée des acteurs et des Insurtechs avec des modèles qui rendent accessibles l’assurance au plus grand nombre (exemple le modèle de Baloon en Afrique, avec une offre d’assurance digitale et des parcours simples) …
– travailler pour amener les consommateurs à faire évoluer leurs comportements en assurance : exemple en termes de prévention, éco-conduite …
– intégrer une réelle éthique d’utilisation des données personnelles des clients et de l’intelligence artificielle
– éviter le « greenwashing » dans la communication et le marketing, rester sincère et transparent

Quelles sont encore les marges de ce secteur d’activité ?

Les marges de ce secteur sont encore très grandes et de nombreux points et actions doivent encore évoluer (investissements et placements, offres et services, prévention, accessibilité …). Pour cela, il est important d’avoir individuellement et collectivement conscience de nos impacts positifs et négatifs, de les renforcer et les élargir pour les positifs et les limiter pour les négatifs, et surtout d’imaginer sans cesse de nouvelles actions. Il faut travailler main dans la main avec toutes les parties prenantes pour avancer ensemble et se fixer des objectifs progressifs et partagés. Et enfin, mettre en place un suivi des impacts…

 

Nelly BROSSARD

Advisor & Vice-Présidente Insurtech France. Dirigeante dans l’assurance dans différents types de structures : courtier, start-up, mutuelles, avec un fil rouge : le développement, l’innovation, le e-commerce, le digital et le marketing. Au comité stratégique de plusieurs startup et actionnaire de plusieurs insurtechs.Membre du réseau d’experts insurtechs/fintechs de Blackfin. Engagée pour la parité hommes/femmes dans l’assurance et dans la Tech.

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Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Anne Dionisi-Fung, Direction Corporate Qualité du groupe Michelin https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-11/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-11/#respond Tue, 08 Jun 2021 14:12:15 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-11/

Avant même de parler de Michelin, tu viens de lire le manifeste de RESPONSABLES ! By Adetem, quelle est ta première réaction ?

Tout à fait d’accord avec vous. Nous avons un rôle crucial pour promouvoir le marketing responsable. Le marketing a créé pendant des années de la sur-offre, dictée souvent par des innovations superficielles, qui ont conduit à de la surabondance de produits et de packaging dans un processus de consommation débridé.
Aujourd’hui les attentes des consommateurs et clients ont changé. Ils sont davantage préoccupés par des questions de fond, et de sens et d’adéquation avec leurs valeurs. La sur consommation a laissé place à la consommation « essentielle »… Les plus jeunes sont très sensibles au tout durable, ils sont décidés à lutter contre l’obsolescence programmé…, pour être acteurs d’un environnement préservé. Le marketing doit impérativement s’adapter….

Tu es Direction Corporate Qualité chez Michelin : en deux mots, tu peux préciser ton périmètre de responsabilité ?

Je suis à la Direction Corporate Qualité du groupe Michelin, et mon rôle est d’être « Garant Qualité – Marketing ». Mon rôle est premièrement de promouvoir la customer centricity au sein de toutes les lignes business et les régions – au travers d’outils/guidelines et bonnes pratiques, et aussi de m’assurer que tout ce que nous faisons est orienté vers 100% de la satisfaction Client.

En quoi le marketing d’une entreprise comme la tienne s’inscrit-il dans une démarche responsable ?

Notre stratégie Michelin vise au « tout durable » pour 2030. Nous veillons à un bon équilibre autour des 3 P : People, Planet, Profit – les personnes, la planète et les performances économiques. Toute innovation s’inscrit donc sur un bénéfice environnemental :

– le 1er pneu Michelin Energy Saver a été conçu pour réduire la consommation de carburant ;
– notre pneu VISION sera doté d’une bande de roulement renouvelable et biodégradable ;.
– notre dernière innovation – le pneu ePrimacy eco – réduit la consommation de carburant tout en diminuant les émissions de Co2. Dans le cas des véhicules hybrides et électriques, il augmente l’autonomie de la batterie.
– le Guide Michelin a lancé l’étoile verte qui récompense les chefs qui allient l’écologie et la gastronomie… (matériaux naturels, énergie verte, produits locaux et saisonniers…)
– Pour nourrir ce marketing Responsable, Michelin a ainsi orienté toute sa recherche vers cette ambition du tout durable… et cela va aussi sur chaque étape de la chaine de valeur : du sourcing des matières premières jusqu’au recyclage des pneus en fin de vie.

Et surtout, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ?

– Promouvoir ce marketing responsable à l’interne et à l’externe (cf Esomar – IMRD21)
– Accompagner les équipes et les challenger sur le tout durable.
– Développer des compétences liées au Marketing RSE

Quelles sont encore vos marges de progrès ? Celles de ton entreprise, et celles de ton secteur d’activité ?

Les récents lancements illustrent que nous sommes orientés vers un marketing responsable. Il nous faudra régulièrement prendre le pouls des consommateurs et clients sur le sujet pour adapter au mieux nos offres, avec cette ambition du tout durable.

 

Anne DIONISI-FUNG

Direction Corporate Qualité du groupe Michelin

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Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Philippe Rondeau, Marketeur responsable et Directeur Développement Durable Sodebo https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-4/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-4/#respond Tue, 01 Jun 2021 13:11:16 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-4/

Interview de Philippe RONDEAU

Avant même de parler de Sodebo, tu viens de lire le manifeste de RESPONSABLES ! by Adetem, quelle est ta première réaction ?

A la lecture de ce manifeste, je pense à cette sentence issue du comics SPIDERMAN : « De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ». Le marketing n’a sans doute plus le « grand pouvoir » qu’il avait il y a encore quelques années dans les entreprises, mais il en garde suffisamment pour se responsabiliser et même faire la preuve que l’on peut inverser cette sentence. En effet une grande responsabilité est peut-être le moyen pour retrouver de grands pouvoirs ! Au-delà de l’enjeu de préservation de la planète, un marketing responsable est un marketing qui saura retrouver l’essence de son rôle, à savoir guider l’entreprise à répondre aux besoins de son écosystème, et par là même, retrouver sa place centrale au sein des organisations.

Tu es Directeur Développement Durable de Sodebo: en deux mots, tu peux préciser ton périmètre de responsabilité, qui a d’ailleurs récemment évolué ?

En effet, j’ai été pendant une dizaine d’années à la tête du Marketing chez Sodebo, et peu à peu j’ai commencé à intégrer les problématiques « RSE » dans le cadre de mes missions. Cette évolution m’a amené à créer en début d’année le service Développement Durable dont j’ai pris la direction. Ma grande mission est d’aider l’entreprise à accélérer sa transition, la guider sur les choix à faire, les objectifs à prioriser. Comme il est indiqué dans le manifeste, il s’agit de continuer pour l’entreprise à se développer de façon profitable mais en intégrant mieux les problématiques « durables » afin de réduire son impact sur les hommes et la planète. J’apporte un regard « marketing » sur le développement durable, c’est-à-dire un regard centré sur le consommateur et nourri des enjeux économiques de nos marchés, et j’apporte un regard « durable » aux projets de l’entreprise, c’est-à-dire un regard critique sur l’impact des décisions prises. Le mix des deux doit permettre de dessiner le chemin d’une croissance « responsable ».

En quoi le marketing d’une entreprise comme la tienne s’inscrit-il dans une démarche responsable ? Et surtout, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ?

Sodebo est une entreprise familiale, implantée sur un seul site en Vendée depuis près de 50 ans. Elle a donc dans son ADN, cette préoccupation de la transmission, de la durabilité, de son rôle social et économique sur le territoire. Sodebo est aussi une entreprise à l’écoute des consommateurs, qui a su comprendre et accompagner l’évolution de leur mode de vie et elle mesure aujourd’hui à la fois la disparité des aspirations et des comportements et la multiplication d’envies contradictoires qu’il faut tenter de résoudre. Enfin Sodebo est une entreprise animée par l’innovation et qui a compris que les enjeux de développement durable sont une source immense d’innovation pour les années à venir. C’est pourquoi la création de ce service « Développement Durable » n’est pas un acte de « green-washing » mais une démarche pérenne et stratégique.

En ce qui me concerne, si je me suis engagé en faveur d’un marketing responsable, c’est sans doute en raison d’une forme de culpabilité, culpabilité en tant que marketeur qui au long de ma carrière n’a pas toujours été très vertueux dans mes pratiques et mes décisions, et culpabilité en tant que citoyen, qui laisse à mes enfants une planète et une société dont j’ai peu pris soin.

Mais au-delà de la culpabilité, mon engagement est aussi le fruit d’un enthousiasme débordant pour cette période que nous vivons. En effet nous avons la chance de vivre ce qui est sans doute un moment charnière dans l’histoire de l’humanité, ce moment où l’on peut agir sur ce que sera l’avenir. Les progrès de la connaissance nous permettent aujourd’hui de mesurer l’impact de nos modes de vie sur notre écosystème et l’impact de nos actes sur le monde de demain. Nous savons désormais ce que nos décisions vont dessiner comme monde pour demain. Quel pouvoir avons-nous entre les mains ! Et comme « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités » …

Quelles sont encore vos marges de progrès ? Celles de ton entreprise, et celles de ton secteur d’activité ?

Il faut rester très humble en matière de développement durable car nos marges de progrès sont immenses. L’agro-alimentaire est un secteur d’activité essentiel à la vie mais un des secteurs économiques qui nuit le plus à l’avenir de la vie par son impact sur le changement climatique et la biodiversité. L’agro-alimentaire est confronté à un sacré challenge, celui de nourrir 10 milliards d’humains tout en réduisant son impact (préservation de l’eau, des forêts, des espèces…), mais aussi en entretenant le patrimoine culturel que représentent les différentes alimentations, et le tout dans un modèle devenu mondialisé car, au cours du dernier siècle, l’agroalimentaire a changé de dimension, passant d’une activité quasi vivrière à une industrie d’échanges au niveau mondial.

En ce qui concerne Sodebo, les défis sont importants. L’entreprise s’est développée avec l’émergence de la grande distribution puis avec la croissance du nomadisme alimentaire et la diminution du temps passé en cuisine. Les produits Sodebo répondent à un besoin d’une alimentation gourmande, pratique et accessible en prix. L’évolution de notre société ne remet pas en cause ces attentes, bien au contraire : manger reste avant tout un plaisir pour les Français, le développement des loisirs, des écrans… continue à limiter le temps et le budget à consacrer à l’alimentation. Nous devons donc continuer à apporter une réponse pertinente à ces enjeux tout en adaptant progressivement nos produits aux enjeux d’une santé durable (via la limitation des additifs et substances controversées) et d’un environnement durable (via des alternatives aux emballages plastique petrosourcés et via des modes de productions à moindre impact carbone). Tels sont les enjeux responsables que je commence à adresser : une belle feuille de route pour les dix prochaines années !

 

Philippe RONDEAU

Marketeur responsable et Directeur Développement Durable Sodebo

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Manifeste du Collectif RESPONSABLES ! Point de vue de Hyung-Rae Kim, Directeur des Contenus et de la Plateforme de Delitoon https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-3/ https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-3/#respond Mon, 31 May 2021 06:44:17 +0000 https://adetem.org/manifeste-responsables-points-de-vue-3/

Interview de Hyung-Rae KIM

Avant même de parler de Delitoon, tu viens de lire le manifeste de RESPONSABLES ! by Adetem, quelle est ta première réaction ?

Je pense que c’est une très bonne initiative en accord avec le monde actuel : le marketing n’est, a priori, pas directement responsable du changement climatique. Mais en influençant les consommateurs, et plus globalement, les personnes, il a tout de même une responsabilité indirecte sur ce qu’il se passe. De plus, en intégrant les notions du respect de la planète mais également des concitoyens, des consommateurs et des collaborateurs, le manifeste englobe l’intégralité des acteurs du marketing, donnant le la sur l’établissement des stratégies marketing et des entreprises.

Tu es Director of Contents and Platform de Delitoon : en deux mots, c’est quoi, Delitoon ?

Delitoon est une plateforme d’entertainment proposant des bandes dessinées nativement digital dans un environnement nomade.

En quoi le marketing d’une entreprise comme la tienne s’inscrit-il dans une démarche responsable ? Et surtout, quel est ton engagement personnel en faveur d’un marketing plus responsable ?

Ce que nous proposons à nos clients, c’est avant tout du plaisir : le plaisir de lire, le plaisir d’imaginer, le plaisir de découvrir de nouvelles histoires et personnages. Notre marketing a pour but de faire découvrir les meilleures histoires à nos lecteurs. Dans ce cadre, nous faisons tout notre possible afin d’avoir une sélection de séries que nous choisissons avec soin. Dans la promotion de ces contenus, nous faisons notre possible afin de ne pas aller vers le sensationnalisme ou les contenus chocs, nous nous concentrons pour cela sur l’essence des séries que l’on propose – avec une réflexion poussée sur la manière de “raconter” l’intrigue cœur de l’histoire et donner envie de lire. Dans le marketing de nos séries, le sensationnalisme ou les contenus chocs peuvent donner des résultats corrects à court terme. Cependant, cette pratique n’est en aucun cas bonne dans la durée, notamment, parce que c’est une pratique irrespectueuse des “4R” présentés dans le manifeste, et plus particulièrement des consommateurs et des collaborateurs. Mon engagement personnel est donc le suivant : un marketing plus responsable via une réflexion aboutie et une concentration de l’effort marketing sur l’essence des histoires que nous souhaitons faire découvrir, créant un environnement bienveillant, non seulement autour de nos lecteurs, mais également de nos collaborateurs.

Tu travailles en France pour une société coréenne, et tu es coréen toi-même : en quoi le marketing coréen diffère-t-il du français en termes d’engagement responsable ?

Sur le terrain de l’engagement responsable, malheureusement, mon constat est que le marketing coréen est beaucoup moins avancé sur le sujet. Par ailleurs, il existe un nombre important de cas où les entreprises n’hésitent pas à l’utiliser en tant qu’argument marketing pour vendre plus. Ceci étant dit, ces pratiques deviennent de moins en moins courantes : la société coréenne évoluant, avec une prise de conscience réelle des enjeux sociétaux et environnementaux, les coréens sont de plus en plus réticents et parfois mêmes révoltés face à ces pratiques. Il y a une mutation extrêmement rapide de la société coréenne, avec une demande de plus en plus croissante en faveur d’un marketing plus responsable. Les entreprises coréennes les plus avancées sur le sujet sont soit : les plus grandes entreprises (chaebols) qui sont extrêmement scrutées et surveillées par la société et les associations, et paradoxalement, les startups, qui mettent en avant leur engagement responsable en tant que valeur clé. Cependant, nous ne pouvons malheureusement pas dire que l’engagement responsable est un mouvement au cœur du marketing coréen à l’heure actuelle.

 

Hyung-Rae KIM

Directeur des Contenus et de la Plateforme de Delitoon

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